À Plouay (Morbihan) ce samedi 16 mars, ils étaient 250 environ, selon les organisateurs, à manifester contre la réforme des groupes de niveaux. Les parents d'élèves et enseignants de plusieurs établissements du Morbihan ont montré leur opposition ferme à la réforme et leur inquiétude sur ses conséquences à venir.

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Casseroles et banderoles à la main, à Plouay, parents d’élèves et enseignants étaient rassemblés ce samedi, unis contre les groupes de niveaux en mathématiques et en français. Ces nouvelles mesures, annoncées par le premier ministre Gabriel Attal, doivent prendre effet à la rentrée 2024 pour les 6e et les 5e, mais ils "n'en veulent pas". 

Selon eux, la réforme pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les élèves. "Imaginez-vous, aujourd'hui dans les classes il y a un peu tous les niveaux, les bons tirent les moyens vers le haut. Et si on ne fait que des classes de niveaux, les enfants seront mis à part", déplore Lanig Le Gouic, un parent d’élève.

Même son de cloche du côté d'Emmanuelle Douet-Guillotin, enseignante à Plouay : "Nous, on a beaucoup travaillé ces dernières années autour des notions d'inclusion, de coopération, afin de faire travailler les élèves les uns avec les autres. On pense que la diversité est une richesse et qu'elle est nécessaire aux progrès de tous".

Risques de compétition accrue et de dévalorisation 

Ici, tous craignent une mise en compétition accrue pour les plus scolaires et la dévalorisation pour ceux avec le plus de difficultés. Enseignant de français, Benjamin Schoemann, estime que "sur les plus fragiles, l'effet sera la résignation. Ce sont des enfants qui ne vont plus croire dans leurs capacités, qui n'auront plus envie de travailler parce qu'ils seront trop confrontés à leurs difficultés alors que nous, au sein de nos classes, on crée des petits groupes hétérogènes où les élèves sont responsabilisés pour réussir ensemble et pas chacun pour soi".

Sur les plus fragiles, l'effet sera la résignation. Ce sont des enfants qui ne vont plus croire dans leurs capacités et qui n'auront plus envie de travailler.

Benjamin Schoemann

enseignant de français

Les enseignants déplorent aussi un manque de moyens considérables pour la bonne mise en œuvre de la réforme. Pour Maude Le Roscouët, présidente de la Fédération des conseils de parents d'élèves du Morbihan, "tous les dispositifs d'accompagnement qui fonctionnent risquent d'être supprimés à cause de la réforme, les options aussi, donc on sait que ça ne peut pas marcher", conclut-elle. 

Gabriel Attal a pourtant confirmé la mise en place des groupes de niveaux qui devraient entrer en vigueur dès septembre 2024.

Avec Alexane Clochet et Benoît Le Vaillant

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