Âgée de 11 ans, Cloé est atteinte d’une leucémie. Ses parents avaient lancé une pétition pour que le champ voisin de leur maison, située à Saint-Nolff ne soit plus traité avec des produits phytosanitaires. Un accord a été trouvé entre l'agriculteur et la mairie.
"On est content de la démarche. Cela a été tendu mais l'issue est positive." Michel Besnard, président du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest évoque le dénouement "exemplaire" qui vient de se produire à Saint-Nolff, dans le Morbihan. Un accord a été trouvé entre un agriculteur et la mairie, pour que cesse l'épandage de pesticides, à côté du domicile d'une famille dont la fille est atteinte d'une leucémie.Une médiation depuis le Printemps
Cloe, 11 ans, vit dans la commune avec ses proches. Elle souffre d'une leucémie, une maladie qui peut tres vite s'aggraver notamment si elle respire des polluants type pesticides. Derrière sa maison, un champ de 8 hectares, traité jusque-là. Sa famille a saisi le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'ouest, pour tenter de trouver une solution. Des discussions ont alors été engagées, entre les différents partis, y compris la mairie. Michel Besnard se souvient que les échanges "étaient lourds émotionnellement." Il rappelle : "Notre démarche n'était pas de cibler ou fustiger, mais de trouver un accord pour la santé de Cloé." Isabelle, la maman de Cloé ajoute : "La leucémie est reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs qui utilisent les pesticides."
A ce moment-là, une première avancée a lieu : l’agriculteur accepte de laisser une bande de 70 mètres sans traitement phytosanitaire. Sauf que le dialogue se rompt. La famille de Cloé constate que l'épandage continue sur les pommes de terre. Une lettre ouverte et une pétition sont mises en ligne.
Un engagement ferme, le soulagement pour la famille de Cloé
Le 9 novembre, la mairie a annoncé qu'un engagement ferme avait été pris. A partir de maintenant, aucun traitement phytosanitaire n'aura lieu dans cette parcelle de 8 hectares. L'agriculteur va faire du Ray-grass (herbe). D'ici avril, un échange de terres pourrait avoir lieu et la parcelle concernée serait convertie en bio. Deux possibilités sont en cours de discussion.
"Si ça se concrétise, c'est super. Cela a l'air en bonne voie" relève Isabelle. "Là, on voit que tout est vert, on voit qu'il a semé du Ray-grass. C'est un soulagement. Notre fille vient de commencer son dernier protocole intensif de chimiothérapie, qui va encore abaisser ses défenses immunitaires. On va pouvoir ouvrir les fenêtres, ce ne sera plus l'angoisse comme cet été. Il n'était pas question d'empoisonner ma fille davantage. Il faut une prise de conscience. On veut que notre combat serve à d'autres enfants."
Pour Cloé, la lutte contre la maladie se poursuivra en 2021, avec une chimiothérapie d'entretien et des défenses immunitaires toujours diminuées.