Le 19 janvier s’ouvre à Düsseldorf, en Allemagne, le 50 me BOOT, le plus grand salon nautique en Europe. C’est au cours de ce salon que sont remis chaque année les prix du "voilier européen de l’année". Cette année, un chantier breton pourrait se distinguer.
C’est un titre très convoité et qui pour ceux qui l’ont déjà obtenu, booste le carnet de commandes et dope la notoriété. Le titre de voilier européen de l’année à déjà été décerné à plusieurs reprises à des bateaux bretons, en 2015 au Boréal 52 et au JPK 10.80, en 2017, au Pogo 36, et tous les chantiers le confirment : les retombées ont été immédiates.
Alors, chez Astusboats on croise les doigts pour le petit trimaran Astus 20.50 qui est nominé en catégorie multicoques et qui n’aura face à lui que deux concurrents, deux catamarans : l’Astrea 42 du français Fountaine Pajot et l’Aventura 34 contruit par les tunisiens de STGI marine.
Un bateau pratique et performant
"L’Astus 20.50, c’est un trimaran de sport de 6m de long, que l’on a conçu avec le cabinet d’architectes vannetais VPLP", explique Jean-Hubert Pommois, le patron du chantier. "Il est stable, léger (500kg) et performant puisqu’on peut atteindre des vitesses de 20 nœuds." Autre particularité et non des moindres : il se transporte très facilement par la route grâce à un système de tubes téléscopiques qui permettent de déplier et replier les flotteurs en deux minutes. Une manœuvre qui se fait à terre ou sur l’eau. Il possède aussi une petite cabine qui peut accueillir deux personnes ce qui permet de partir pour de petits raids cotiers de plusieurs jours. Un bateau destiné à un large public qui permet de se faire plaisir sur l’eau à un prix relativement raisonnable puisqu’il faut compter 25 000 euros pour le bateau et 32 000 euros avec la remorque.
L’Astus 20.50 est sorti il y’a un an et plusieurs exemplaires ont déjà été vendus. Il faut dire que le chantier installé à Brec’h dans le Morbihan s’est fait une belle petite réputation depuis 2005, date de sa création. L’entreprise qui emploie six salariés (quatre femmes et deux hommes) a déjà construit 400 trimarans, compris entre 5m et 7m50 de long.
Des bateaux en polyester entièrement conçus dans le chantier morbihannais. Les équipementiers, eux, sont pour la plupart bretons : "pour l’accastillage, on travaille avec Plastimo à Lorient, pour les voiles, c’est Sail Concept à Vannes et le trampoline vient de chez All Purpose, à la Trinité".
La moitié de la production est vendue en France, l’autre moitié en Europe mais aussi aux Etats-Unis ou en Nouvelle-Zélande grâce à un réseau de distributeurs. Des bateaux dont le prix s’échelonnent de 15 000 euros pour un 16 pieds à 65 000 euros pour le 24 pieds.
Une histoire peu banale
Jean-Hubert Pommois ne cache pas sa fierté d’avoir ainsi pu, en quelques années, se faire une réputation dans le milieu nautique, lui que rien ne prédestinait à construire un jour des bateaux. Ingénieur en biochimie de formation, spécialisé en génétique microbienne, il avait en 1989 repris avec son frère, l’entreprise créée par son père : un élevage de visons qui se trouvait à l’endroit-même du chantier actuel. "Le hangar qui abrite aujourd’hui l’entreprise servait à produire de l’aliment pour les animaux" explique Jean-Hubert, "mais au début des années 2000, l’activité a périclité. Je me suis retrouvé prof de techno et en parallèle, je bricolais un bateau dans mon garage. Voilà comment tout est parti."
Quinze ans plus tard, il mesure le chemin parcouru et ne manque pas de projets. Il est en train de développer un modèle de mini caravane, l’Astuscab, un modèle tout simple et passe-partout qui devrait plaire aux adeptes de l’habitat nomade petite taille. Il présentera son prototype à Vannes en mars prochain et espère pouvoir lancer très vite la production.
En attendant, comme chaque année, Jean-Hubert Pommois sera à Düsseldorf ce week-end en espérant décrocher le titre de voilier européen de l’année. Un titre qui sera décerné le 19 janvier.
Le Salon Boot
Le salon BOOT, avec ses 250 000 visiteurs incarne l’unique évènement au monde à présenter une vision d’ensemble du marché international du nautisme.En chiffres :
- 1923 exposants de 68 pays dont 21 entreprises bretonnes présentes en 2018
- 1500 bateaux exposés
- 220 000 m² de surface d’exposition
- 247 319 visiteurs de 70 pays
- 81 % de visiteurs de nationalité allemande et 19 % autres pays (Pays-Bas, Belgique, Suisse, Autriche, France, Italie, Luxembourg, Suède, Royaume Uni, Norvège…)
- 97 % des visiteurs recommandent le salon ; L’intérêt des visiteurs se porte essentiellement sur les voiliers (42 %), les bateaux moteurs (29 %), la plongée (31 %), les équipementiers (18 %)