Le 11 août 2020, Ulysse Tâm Hà Duong n'a pas survécu à l'ingestion une plante toxique, lors d'un stage de survie à Kervignac (Morbihan). Ce mercredi 11 août, une lettre ouverte est publiée en sa mémoire. Ses proches se mobilisent pour donner un cadre à l'organisation des stages de survie.
C'était il y a un an, le 11 août 2020. Ulysse Tâm Hà Duong, jeune parisien de 25 ans, décédait à l'hôpital de Lorient. Il avait ingéré une plante hautement toxique, l'oenanthe safranée, lors d'un stage de survie auquel il participait à Kervignac dans le Morbihan.
Symboliquement ce mercredi, ses proches publient une lettre ouverte en sa mémoire, et revient sur la vaste mobilisation qu'a suscité ce drame.
Un vide juridique
L'encadrement des stages de survie est devenu pour la famille du jeune homme, un combat. Une exigence. Dans cette lettre ouverte, elle dénonce un "vide juridique" alors que les stages d'immersion en pleine nature se multiplient. "Il n’existe ainsi pas de formation des encadrants ni de labellisation des stages… Si la demande en accompagnement se développe, l’offre de formation de nouveaux instructeurs reste indigente et erratique", est-il écrit.
"Quand on va skier à la montagne, on sait qu'il y a des pistes vertes, rouges, noires selon l'expérience. On s'inscrit à des cours, on passe la première étoile, puis la deuxième, etc. C'est hyper simple, tout le monde sait comment ça marche", argumente Duc Hà Duong, l'oncle du jeune homme, contacté par téléphone. "On ne demande rien de plus que ça ; des règles, un cadre pour les stages de survie ou stages nature."
Une proposition de loi déposée en juin
Une pétition a d'abord été lancée sur internet, puis remise au Premier ministre Jean Castex. Elle recueille à ce jour plus de 26 600 signatures. Des élus de tous les bords politiques se sont également saisi de la problématique et le gouvernement a été interpellé à plusieurs reprises.
Les stages de survie concernent des milliers de personnes comme Ulysse, comme moi, pas quelques individus dangereux au contraire, le véritable danger est ailleurs.
Une proposition de loi a été déposée par huit députés, le 1er juin. Une grande avancée pour la famille, bien qu'elle regrette que dans la liste des motifs, Ulysse soit associé "à des survivalistes extrémistes" comme le tueur des Cévennes en mai ou le ravisseur de la petite Mia en avril dernier.
"Ce n'est pas l'enjeu du problème. Les stages de survie concernent des milliers de personnes comme Ulysse, comme moi, pas quelques individus dangereux au contraire, le véritable danger est ailleurs", s'exclame Duc Hà Duong. "Dans tous les cas, on sait qui était Ulysse et on cultivera toujours sa mémoire."