Un jeune homme de 26 ans est décédé le 11 août, après avoir ingéré une plante toxique lors d'un stage de survie auquel il participait à Kervignac, dans le Morbihan. L'organisateur du stage a été placé en détention provisoire. Il est mis en examen pour homicide involontaire.
L'initiation aux bases de survie en forêt a viré au drame, ce samedi 8 août, à Kervignac dans le Morbihan, avec l'intoxication alimentaire de huit des douze participants, dont un jeune homme de 26 ans, en arrêt respiratoire à l'arrivée des secours.
Ingestion d'une plante proche de la ciguë
Que s'est-il passé lors de cette journée pour en arriver au décès d'un jeune Parisien qui, comme les sept autres victimes, avait ingéré une plante toxique ? "Selon les premières investigations, précise le vice-procureur de Lorient, Michaël Giraudet, il résulte que l'intoxication des participants est due à leur consommation d'une préparation à base de plantes incorrectement identifiées comme des carottes sauvages, alors qu'il s'agissait d'oenanthe safranée, plante de même famille que la ciguë dont la consommation peut être mortelle même à faible dose".
Si, le lendemain, les sept personnes intoxiquées quittent l'hôpital de Lorient "sans séquelles", le pronostic vital du jeune homme, lui, est engagé. "Il est malheureusement décédé le 11 août tard dans la soirée" indique le parquet de Lorient.
L'organisateur du stage en détention provisoire
L'enquête, menée par les gendarmes de Lorient, met clairement à jour des manquements de la part de John Malardé, l'organisateur du stage de survie. Ce dernier est placé en garde à vue le 13 août "pour y être entendu, notamment, sur les infractions d'homicide involontaire et de blessures involontaires", ainsi que sur "la réalité de ses qualifications" à encadrer ce type d'expérience. "Elles font défaut, note le vice- procureur. A ce stade, l'enquête a permis de démontrer qu'il avait laissé les stagiaires consommer le végétal incriminé sans vérifier son innocuité alors même que ce produit lui avait été dûment présenté".
Ancien militaire, qui se dit pourtant rompu à l'exercice des stages de survie depuis cinq ans, l'organisateur est déferré au parquet de Lorient le 14 août. Le juge d'instruction prononce sa mise en examen pour homicide involontaire, blessures involontaires, faux et usages de faux et détention illégale d'armes. John Malardé est également placé en détention provisoire.