Depuis 20 ans, David et Mattéo Humo métamorphosent leur maison familiale de Sainte-Anne d’Auray. Dans leur jardin, araignées géantes, morts-vivants, poupées maléfiques côtoient zombies en liberté et clowns sanguinaires. Ils ont exceptionnellement ouvert leur antre avant Halloween à leurs voisins. Frissons garantis.
La pleine lune scintille paisiblement lorsqu’un cri éventre le silence de la nuit. Dans ce petit lotissement de Saint-Anne d’Auray dans le Morbihan, des ombres furtives errent sur les trottoirs bitumés.
Des vampires, des sorcières, des monstres en culottes courtes se glissent dans l’entrebâillement d’un cercueil, faisant office de porte d’entrée du 1 rue Joseph-Gagnier. A l’intérieur, un tunnel de lumière bleue, peuplé de centaines d’insectes que l’on entend grouiller autour de soi, débouche sur le jardin de la maison de l’horreur.
J’adore l’ambiance, tout le monde est déguisé, tout fait peur. Les clowns, les zombies, c’est de mieux en mieux chaque année.
Baptiste, jeune voisin de la Maison de l’Horreur
Quatre salles, quatre ambiances. Les visiteurs imprudents rencontrent d’abord des araignées monstrueuses, avant de se retrouver dans un cimetière de squelettes, de traverser une allée peuplée de zombies affamés pour terminer leur épouvantable périple sous un chapiteau de cirque.
Là, deux clowns accueillent les visiteurs avec leurs tronçonneuses ensanglantées. Chaque soir d’Halloween, c’est un rendez-vous que les adeptes de frissons ne manqueraient pour rien au monde. Une maison qui dénote dans le voisinage et qui intrigue les plus petits comme les plus grands.
C’est rigolo car on entend des rumeurs sur la maison. Les plus jeunes inventent des histoires, et parfois même leurs parents pour leur faire peur. Mais je vous rassure tout de suite, on ne mange pas les enfants !
Mattéo, le fils maléfique de la Maison de l’Horreur.
Cette maison terrifiante est l’œuvre d’un père et de son fils, passionnés par Halloween depuis une vingtaine d’années. Une fête qu’ils préparent pendant de long mois avant d’attaquer le gros de la décoration à la mi-octobre.
Un travail épouvantable pour ces deux adeptes du système-D ... comme démoniaque. "Le but c’est de pouvoir créer des choses assez impressionnantes sans que cela nous coûte trop cher et en récupérant tout ce qu’on trouve", explique Mattéo.
Un virus d’Halloween qui a été transmis à Mattéo par son père David, dès le plus jeune âge, et chaque année c’est de pire en pire. "On change les décors, on crée une nouvelle ambiance, du son, de la lumière, énumère David. Deux-trois personnes pour faire peur et hop c’est parti pour un tour"
Il y en a qui m’ont dit que je devrais aller voir un psychologue ! C’est juste pour s’amuser un petit peu. Les gens viennent pour avoir peur comme dans un train fantôme.
David, propriétaire de la Maison de l’Horreur
Chaque année, ce sont des centaines de personnes qui viennent en effet visiter la maison de la famille Humo le soir d’Halloween. La file d’attente est parfois tellement longue qu’elle sort du lotissement.
Sophie, costumée en vampire, découvre l’endroit pour la première fois et est particulièrement impressionnée : "C’est digne d’un petit parc d’attraction. Je n’ose pas imaginer les centaines d’heures de travail qu’il y a derrière".
Comme d’autres, Sophie attend Halloween avec impatience, une fête d’origine celte et popularisée aux Etats-Unis.
Halloween, c’est un moment familial. Jouer avec ses peurs c’est important pour apprendre à les maîtriser dans la vraie vie.
Sophie, vampire philosophe
Si la famille Humo a commencé à décorer son jardin pour d’amuser, peu à peu la fête d’Halloween a pris une place de plus en plus importante. Avec toute la famille, oncles, tantes, cousins, cousines, amis, ils organisent un grand repas ce soir-là et évoquent les souvenirs de leurs défunts.
"Un peu comme dans la tradition mexicaine", précise Mattéo. "Ceux qui ne sont plus là sont quand même avec nous, ajoute David. Ils sont présents cette nuit-là. Finalement, c’est l’esprit de la Toussaint"
La Maison de l’Horreur est ouverte seulement le soir d’Halloween de 18h à 21h. 1 rue Joseph-Gagnier à Sainte-Anne d’Auray. Entrée gratuite.