C'est une solution douce et de plus en plus adoptée par les communes pour se débarrasser des algues vertes. À Saint-Philibert dans le Morbihan, la mairie fait appel à un cheval attelé pour ramasser les ulves. Une méthode qui a beaucoup moins d'impact sur l'environnement que les engins mécanisés.
Sous un ciel bleu azur et à marée basse, Juliette, rênes en main, conduit Ukraine, le petit cheval de trait breton le long de la plage de Men-Er-Bellec à Saint-Philibert.
L'idée, c'est qu'on ait le moins d'impact possible sur les plages.
Agathe Dagoreauspécialisée dans l'entretien d'espaces sensibles
Petit à petit, patiemment, le binôme ramasse les algues vertes qui se sont déposées lors de la dernière marée, notamment dans la cuvette de la zone de baignade. A l'arrière de l'attelage, un outil imaginé par un inventeur mobihanais, avale les algues sans râcler le sol. "Pour la fourche, nous nous sommes inspirés d'une ancienne racleuse à foin, un outil du XVIIIème et du XIXème siècle qu'on a réadapté avec une sorte de béquille pour éviter au maximum de ratisser et d'ôter du sable" précise Agathe Dagorneau, cheffe d'exploitation spécialisée dans l'entretien d'espaces naturels.
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Et elle ajoute "l'idée, c'est qu'on ait le moins d'impact possible sur les plages qui sont des espaces sensibles."
Nous ôtons les algues vertes pour ne pas avoir les mêmes problématiques que dans les Côtes d'Armor.
Alain LavacherieAdjoint au maire de Saint-Philibert (Morbihan)
Le ramassage va se faire deux jours de suite car, cette année, les algues vertes sont particulièrement présentes sur le littoral de cette commune morbihannaise. "Avec les pluies importantes du printemps, ce sont vraiment les conditions idéales pour qu'elles se développent. Le ruissèlement sur les surfaces agricoles ou même les jardins privés qui mettent de l'engrais, tout cela arrive dans les eaux littorales aux premiers rayonnements solaires et ça prolifère" constate Alain Lavacherie, adjoint au maire, en charge notamment de la qualité des eaux.
Une solution écologique et douce
Le ramassage des algues vertes grâce au cheval : une solution que la commune de Saint-Philibert a retenue car les activités se déroulent en respectant de nombreux critères. "Ce ramassage se fait sans bruit le matin, pas de tracteurs, et il s'adapte aux marées alors que les autres entreprises n'offraient pas cela" précise l'adjoint au maire.
Pour Agathe Dagorneau, le cheval attelé peut avoir de multiples usages qui permettent de travailler en respectant l'environnement car il n'y a pas de tassement du sol. "Nous sommes sur les plages de juin à septembre pour les algues vertes. Puis en l'automne ou en hiver, nous réalisons l'arrachage des plantes invasives ou encore du débardage et du débuscage dans les zones en pente des forêts, et aussi du travail des sols et du maraîchage au printemps".
À Saint-Philibert, les algues vertes ramassées par le cheval serviront ensuite à terre. "On leur a trouvé un débouché vers le compostage bio chez un maraîcher et aussi pour les services techniques de la ville qui font leur terreau eux-mêmes" explique Alain Lavacherie, l'adjoint au maire de Saint-Philibert.
Le cheval au secours du littoral envahi par l'algue verte : une scène que les touristes pourront revoir cet été. Si la météo reste identique, de nouvelles arrivées d'algues vertes devraient se produire. Et quoiqu'il arrive, le cheval Ukraine reviendra fin août au chevet de la plage de Saint-Philibert.