L'enseigne Tati va disparaître d'ici 2020 sauf celle de Barbès à Paris. 13 des 49 magasins devraient fermer leur porte définitivement. Celui de Vannes pourrait bein en faire partie.
Mardi 16 juillet, Philippe Ginestet le propriétaire a annoncé la fin de l'enseigne Tati dès 2020. Le magasin de Barbès à Paris pourrait rester en place, devenant ainsi le seul Tati de France.
Le président du groupe GPG, a toutefois précisé que la centaine d'autres magasins de l'enseigne au vichy rose passeront sous pavillon Gifi.
Cette "réorientation stratégique" répond à "une logique économique et sociale de préservation des emplois", les tests effectués par le groupe démontrant que les Tati déjà passés en Gifi dégagent de meilleurs chiffres d'affaires, a expliqué M. Ginestet, propriétaire des deux marques.
13 fermetures dont celle du magasin Tati de Vannes ?
Annoncée mardi en CCE, cette décision s'accompagnera d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) visant à la fermeture des 13 magasins Tati "qui affichent des pertes durables" et la suppression des postes de 189 collaborateurs pour qui "des mesures de reclassement" seront mises en place.
Le Tati de Vannes se situant à quelques centaines de mètres d'un magasin Gifi pourrait donc bien être parmi les magasins fermés. Cinq salariés y travaillent aujourd'hui. Ces derniers ont bien conscience que leurs postes sont en sursis mais ils attendent le CCE de jeudi 25 juillet pour en savoir plus sur leur avenir professionnel.
28 milions d'euros de pertes
Propriété du groupe Eram depuis 2004 après avoir été fondée en 1948 par Jules Ouaki, l'enseigne au vichy rose, en difficulté, avait été mise en vente en mars 2017 puis placée en redressement judiciaire.
Le groupe GPG de Philippe Ginestet, fondateur des magasins Gifi, avait été alors choisi pour reprendre les 109 magasins et 1.428 salariés, avec la promesse de maintenir l'enseigne Tati.
"Pendant deux ans, nous avons tout fait pour sauver l'enseigne et les emplois, j'y tenais depuis le début", a affirmé M. Ginestet à l'AFP, mais les pertes de l'entité Tati ont été trop importantes en 2018, "de l'ordre de 28 millions d'euros", et "malheureusement" cette année elles le seront encore plus. "On avait annoncé qu'on investirait 80 millions d'euros, on en a finalement investi 150 pour redresser cette équipe, notamment sur le textile avec l'embauche de 100 personnes", redynamiser l'enseigne, remettre les magasins en état, innover au niveau des concepts, ou encore faire de la publicité, avec un nouveau slogan: "chez Tati, t'as tout", a rappelé M. Ginestet. "On a totalement réinventé Tati de l'intérieur en deux ans" mais en vain, a-t-il plaidé.
Des enseignes Gifi plus rentables
Dans le même temps, Gifi, fondée en 1981 et spécialisée dans l'équipement de la maison à bas prix, a enregistré, lors de son exercice 2017-2018 clos au 30 septembre dernier, "un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros, en croissance de 4,9%". D'où la nécessité de "nous adapter pour repenser l'organisation globale du réseau dans une approche responsable vis-à-vis de nos équipes pour maintenir nos performances et nos emplois", a souligné M. Ginestet.
En 2019, "nous avons déjà passé 25 magasins Tati à l'enseigne Gifi et nous avons vu la différence en terme de chiffre d'affaires", a également
affirmé le dirigeant. Pour donner un exemple, un Tati dégage environ 1.000 euros de chiffre d'affaires au mètre carré quand Gifi en fait 1.700,
a-t-il précisé. Au total, 49 magasins seront concernés par cette évolution en 2019 et 2020.
Pour le dirigeant, "l'enseigne Tati a beaucoup souffert ces quinze dernières années", à tel point qu'on se demandait si elle existait encore.
Or, aujourd'hui, "quand on évoque Tati, on parle toujours du magasin de Barbès, donc celui-là il faut le garder", pour les "fans de la marque",
a estimé Philippe Ginestet.
30 magasins cédés pour un euro symbolique
Dans un communiqué, le groupe a par ailleurs fait savoir qu'un "collectif de managers" s'était constitué pour bâtir un "projet de redéploiement de 30 magasins choisis au sein du réseau Tati" -- qui seront cédés "pour un euro symbolique", a précisé M. Ginestet -- et faire évoluer l'offre, "avec une gamme renforcée par des produits de marque, en y intégrant davantage de déstockage", créant ainsi une nouvelle enseigne dont le nom sera communiqué ultérieurement.