Tous les habitants de plus de 50 ans du Pays de Ploërmel-Coeur de Bretagne, dans le Morbihan, ont été invités à s'exprimer sur des thématiques aussi diverses que la mobilité, l'accès aux soins en zone rurale ou encore aux services publics... Des ateliers initiés dans le cadre de la démarche 'Ville amie des aînés'. Objectif : adapter le territoire au vieillissement de sa population en impliquant directement ceux et celles qui le composent.
Adapter son territoire au vieillissement de la population, l'enjeu est de taille, qui plus est en milieu rural. Le Pays de Ploërmel-Coeur de Bretagne - qui regroupe les deux intercommunalités Ploërmel Communauté et De l'Oust à Brocéliande Communauté - s'est engagé dans la démarche 'Ville amie des aînés'. Objectif : travailler avec les habitants de plus de 50 ans cette question du bien vieillir et tout ce qu'elle recoupe en termes de mobilité, d'accès aux soins, aux services publics, à la culture, etc.
31 % de la population a plus de 60 ans
Ainsi, depuis le 25 janvier 2024, des ateliers participatifs ont été mis en place pour mener la réflexion. De La Gacilly à Josselin, en passant par Guer ou Malestroit, ceux que l'on appelle les séniors sont venus partager leurs attentes, leurs envies, leurs besoins, "pour améliorer leur qualité de vie sur le territoire" souligne Karine Réto, cheffe de projets Santé. "Intégrer le vieillissement dans nos politiques publiques, c'est essentiel et loin d'être neutre ici, en ruralité" relève Gaëlle Stricot, maire de Saint-Abraham et présidente du Pays de Ploërmel.
Pas neutre non plus si l'on regarde les projections démographiques de l'INSEE pour 2050. Le sud de la Bretagne, où les personnes les plus âgées y sont surreprésentées, vieillirait plus vite qu'ailleurs dans la région. Avec une moyenne d'âge parmi les plus élevées d'ici 20 ans.
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Le Pays de Ploërmel compte 80.000 habitants répartis dans 56 communes. Les plus de 60 ans représentent aujourd'hui 31,2 % de la population.
Ce territoire, s'il n'est, par exemple, pas "le plus démuni" en nombre de médecins généralistes, n'en reste pas moins confronté à la pyramide des âges chez la cinquantaine de praticiens en activité. "Beaucoup vont partir à la retraite" souligne Karine Réto. "Dans le cadre du contrat local de santé, on anticipe, ajoute-t-elle. Pour coordonner les médecins, avoir des maisons médicales ou travailler en pôles de santé".
L'accès à la médecine spécialisée, en revanche, nécessite de se rendre à Vannes, Rennes voire Nantes, "avec des délais de rendez-vous plus ou moins longs". Pas simple pour des personnes âgées d'effectuer ces déplacements éloignés de leur bassin de vie. "Cela demande toute une organisation, soit avec la famille si elle vit à proximité, soit avec des voisins" note la cheffe de projets Santé du Pays de Ploërmel.
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Transports publics et à la demande
La mobilité est une problématique qui interroge les séniors et qui est clairement posée au sein des ateliers participatifs. À la fois par ceux qui ne sont plus actifs et par ceux qui se projettent dans leur retraite.
Depuis 2018, Ploërmel Communauté a mis en service des lignes de bus qui convergent du nord du territoire vers la ville centrale, à savoir Ploërmel. Du côté de l'autre intercommunalité, celle de l'Oust à Brocéliande, il existe également des transports collectifs auxquels s'est greffée une expérimentation de transport à la demande, "qui correspond davantage à ce que veulent les habitants" observe Gaëlle Stricot.
Toutefois, prendre le bus, "cela reste compliqué pour certains séniors qui se mettent des barrières psychologiques parce qu'ils ne l'ont jamais fait, indique la présidente du Pays de Ploërmel. Il y a des communes qui font de l'initiation aux transports publics, qui emmènent les personnes âgées pour leur montrer comment cela fonctionne, comment lire une fiche horaire, etc".
La démarche 'Ville amie des aînés' vise donc à établir un diagnostic avec les habitants, duquel émergeront des pistes d'actions, "dont chaque collectivité se saisira si elle le souhaite" explique Gaëlle Stricot.
Dans le Pays de Ploërmel, le 'bien vieillir' suppose également de créer du lien social entre les anciens et les jeunes, "de réussir à avoir un territoire où toutes les générations se sentent bien et où la transmission perdure".
