De l’Amérique à la Bretagne : la saga de la famille Coconut

Ils sont arrivés début 2016 à Étel, sur leur bateau de 11 mètres. Jay, un californien, sa compagne Natasha, d’origine costaricaine et leurs 4 enfants. Depuis, ils vivent sur leur sloop. Jay, construit son mini et prépare l’IMOCA du suisse Alan Roura pour le Rhum. Une histoire peu banale.


C’est une famille qui donne la pêche et le sourire. Il y a de l’énergie à revendre chez ce couple américano-costaricain et chez leurs quatre enfants, surtout le petit dernier, Artico, un blondinet plein de vie qui fait du vélo à toute vitesse sur les pontons du port Étel. Un bout de chou qui comme son nom l’indique, est né tout au nord du globe, en Islande, où la famille avait jeté l’ancre pendant  quelques mois, après son périple sur l’Océan Atlantique. 
 

Un périple de cinq ans sur l’Atlantique

« Artico, il est né à la maison, avec deux mètres de neige dehors », raconte Natasha avec un charmant accent hispanique. « L’hôpital n’était pas loin, en cas de souci, mais on ne pouvait pas sortir, alors j’ai accouché toute seule avec Jay pour m’aider », explique-t-elle en riant.

Tout comme Caribe, née en Martinique, dans une petite piscine en plastique installée dans le carré du bateau. Et là aussi, tout s’est bien passé. Âgée aujourd'hui de cinq ans, la blondinette raconte, moitié en anglais, moitié en espagnol (à bord, tout le monde parle anglais, espagnol et français !) sa journée au club de voile d’Étel ou elle apprend à naviguer. Histoire de faire un jour comme papa et maman. 
 

 
Car voilà sept ans maintenant que la famille a quitté la Floride sur son petit bateau. Direction le Costa-Rica puis les Caraïbes avant de gagner l’Islande. C’est là que la "Coconut family", comme elle se surnomme elle-même, croise un jour la route du navigateur Thierry Dubois. Ils ont envie de venir en Bretagne et Thierry Dubois leur conseille de poser leurs bagages à Étel, une commune où il réside une partie de l’année. Aussitôt dit, aussitôt fait. Fin 2015, la famille arrive à Groix ou elle doit rester quelques temps avant de pouvoir franchir la terrible barre à la voile, car le sloop n’a pas de moteur.


La vie à Étel

Depuis deux ans et demi, leur « Messenger » est amarré au milieu des bateaux de plaisance et la famille, qui s’est donc agrandie au cours du voyage, a pris ses marques. Les enfants vont à l’école ou ils ont appris le français, Natasha s’occupe du quotidien (pas de réserve d’eau a bord, ni de salle de bain, encore moins de machine à laver, il faut donc s’organiser dans un espace très restreint) et en même temps cherche de l’argent et des partenaires pour soutenir le projet de son américain de mari : participer à la Mini-Transat 2019. Natasha, de son côté, aimerait prendre le départ de la Mini en 2021.  

Car depuis près de deux ans, Jay s’est mis en tête de construire lui-même un prototype équipé de foils pour prendre le départ de la célèbre transat 6.50. Aidé par l’architecte naval Guillaume Verdier et une poignée de copains et de bénévoles, il construit son « Speedy Gonzalez » dans un garage situé à quelques kilomètres du port d’Étel​​​​​​​. 

Le bateau a été présenté aux Etellois début septembre, au cours d’une grande fête qui a réuni 200 à 300 personnes sur le port. Pour la mise à l’eau, il faut encore attendre un peu car le bateau n’est pas terminé. Il manque de l’argent et la famille Coconut a lancé une opération de crowdfunding.

 

Préparateur sur le Rhum

Mais construire son bateau n’est qu’une occupation annexe pour Jay, qui a grandi au milieu des coques et qui, a Lorient a assisté le néo-zélandais Conrad Colman pour sa préparation au Vendée Globe .

C’est d’ailleurs sur les pontons lorientais qu’il a rencontré le skipper suisse Alan Roura. Un même amour de la vie, de la mer et des bateaux a très vite réuni les deux hommes qui partagent aussi une vie d’aventuriers des mers (Alan a fait un tour du monde en bateau de 11 ans avec son père lorsqu’il était enfant et adolescent). Depuis plusieurs mois, Jay aide donc Alan à peaufiner son IMOCA pour la Route du Rhum. 

« Jay, c’est un orfèvre, confie le jeune suisse admiratif, de la conception à la finition d’un bateau, il sait tout faire, je n’ai rien à lui apprendre ». 

En attendant de prendre peut être, un jour, le départ de la Route du Rhum- c’est le rêve de Jay-, la famille Coconut sera sur les pontons malouins le 4 novembre pour encourager Alan Roura. « Promis, si je gagne, je paye un billet d’avion à tout le monde pour venir en Guadeloupe », confie le skipper suisse en riant. Les Coconut espèrent bien pouvoir le prendre au mot.

Pour suivre les aventures de la famille Coconut grâce aux photos et aux vidéos que réalise Natasha : 
Coconut Sail Team sur facebook ou http://coconuts.is
 
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