Bagarre mortelle à coups de skateboard à Questembert : le principal suspect reste en prison

L'un des auteurs présumés de la rixe mortelle survenue à la sortie d'un tabac-presse de Questembert dans le Morbihan, en octobre 2018, va rester en prison. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a refusé, ce vendredi, de le remettre en liberté.

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La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes n'a pas accordé de remise en liberté à l'un des auteurs présumés de la rixe mortelle survenue le 20 octobre 2018 à la sortie d'un tabac-presse de Questembert, dans le Morbihan.

Un "objet contondant" à l'origine du décès

Ce soir-là, les gendarmes avaient été appelés par les pompiers pour une bagarre sous les halles vers 21h15 : la victime - "ivre" et sous l'emprise de cannabis comme le révélera l'analyse toxicologique - était "venue à la rencontre des jeunes" avant d'être "prise à partie à la sortie du bistrot" par ce même groupe, dans lequel figurait Sullivan, le principal suspect dans cette affaire.

Ce jeune, âgé alors de 19 ans, avait d'abord "voulu défendre ses amis" puis s'était laissé "dominer par l'adrénaline et l'énervement". Il racontera aux enquêteurs que "la gérante du bar-tabac les encourageait à donner des coups à la victime" a précisé la magistrate chargé de résumer le dossier, lors de l'audience devant la chambre de l'instruction.

Déjà condamné cinq fois pour vol, outrage, usage de stupéfiants, il avait reconnu devant les enquêteurs avoir "utilisé un skateboard pour porter des coups", tandis qu'un de ses comparses frappait également la victime à mains nues. Le groupe s'était finalement dispersé et avait laissé l'homme de 28 ans à terre. 

Les "quarante-cinq minutes de réanimation" opérées par les pompiers n'ont pas permis de le ramener à la vie et son décès a été constaté peu avant 22 h. Il souffrait de "multiples lésions" mais c'est bien "un traumatisme crânio-facial majeur avec un objet contondant" qui a entraîné la mort, selon les médecins.

"200 cartouches de cigarettes de contrebande"

D'abord placé en détention provisoire, Sullivan a ensuite été assigné à résidence sous bracelet électronique puis remis en liberté sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès devant la cour d'assises. Il a alors occupé un emploi de chauffeur-livreur dans une entreprise de transport de motos qui a fermé durant l'été 2021.

A nouveau sans emploi, il est interpellé en janvier 2022 au Lion-d'Angers, dans le Maine-et-Loire, alors qu'il avait pourtant interdiction de sortir du Morbihan. Il était en possession de "200 cartouches de cigarettes de contrebande". 
Sullivan est condamné pour ces faits à des jours-amende et à une amende douanière de 5.000 euros. Et retourne en prison.

Une incarcération qu'il vit "difficilement", selon son avocate qui a écrit aux magistrats rennais. Son client a par ailleurs "mis en place des soins", est "inscrit aux cours" et a "obtenu un poste aux ateliers de la prison" a rappelé Me Anne Gastine.

"Un réflexe délinquant qui pose question"

Le jeune homme veut "arriver avec un bon dossier" et pas "en tant que détenu" devant la cour d'assises du Morbihan où il comparaîtra avec son ami pour "violences en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner". "Je sais que j'ai un très gros dossier qui m'attend" a-t-il dit à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.

D'un point de vue professionnel, Sullivan n'a "pas du tout envie de passer [sa] vie en prison" et souhaite "travailler dans les marchés". Concernant les faits qui lui sont reprochés, il a "pris du temps pour réfléchir à tout cela".

L'avocate générale s'est toutefois opposée à sa remise en liberté, rappelant qu'il y avait eu "mort d'homme dans des circonstances extrêmement violentes. Il est donc préférable de rester sur un régime de détention" a-t-elle indiqué. D'autant, selon elle, que cette infraction commise au Lion-d'Angers "n'est pas anecdotique" et relève d'un "réflexe délinquant qui pose question".

Finalement, les magistrats se sont rangés à l'avis de la représentante du ministère public et ont refusé de remettre Sullivan en liberté.

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