Dans une nouvelle vidéo, L214 révèle "l'horreur", selon elle, dans un élevage de porcs du Morbihan. L'association de défense animale demande la fermeture en urgence de cette exploitation. Cette dernière travaillait avec le groupe E.Leclerc, via son abattoir de Kermené. L'enseigne de la grande distribution annonce avoir cessé sa collaboration dès fin janvier.
Sur les images diffusées ce 7 mars 2024 par L214, des cochons pataugeant et agonisant dans leur propre lisier, des cadavres abandonnés "aux quatre coins de l'élevage", selon l'association de défense animale, "plusieurs sont carrément momifiés. C'est l'horreur, c'est un mouroir" dénonce-t-elle.
Enquête ouverte
Ces images ont été filmées sur deux sites d'une exploitation porcine à Malansac et Trédion, dans les Morbihan. "L'état catastrophique de l'exploitation laisse imaginer qu'elle est à l'abandon, souligne L214. Les animaux vivent dans des bâtiments en ruine, dans une atmosphère viciée et un environnement insalubre : murs qui s’effondrent, fuites d’eau, auges encrassées, poussière massive".
L'association parle de surmortalité des cochons mais aussi de pollution de l'environnement, car, note-elle, "le lisier s'écoule dans le milieu environnant". Elle affirme que la préfecture du Morbihan "était au courant depuis mai 2022", citant les contrôles sanitaires effectués par la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Un arrêté de mise en demeure a été pris en juillet 2023 à l'encontre de l'éleveur que nous avons vainement tenté de joindre. "L214 demande la fermeture en urgence de cet élevage" indique l'association. Cette dernière a déposé plainte pour "mauvais traitements" et "atteinte à l'environnement".
Le parquet de Vannes annonce avoir ouvert une enquête suite à cette plainte.
Le groupe E.Leclerc ne travaille plus avec l'élevage
La viande produite dans cet élevage morbihannais fournissait le groupe E.Leclerc à raison de 200 porcs par semaine, via son abattoir de Kermené dans les Côtes-d'Armor, lequel déclare qu'il a mis fin à sa "collaboration avec l'éleveur identifié par L214 dès le 31 janvier dernier. Il n'est plus référencé, est-il mentionné dans un communiqué. L'abattoir a construit sa démarche dans le sens du respect du bien-être animal". Et de rappeler que "34 responsables de la protection animale, formés par des vétérinaires, veillent au respect des bonnes pratiques envers les animaux. Ce sont d'ailleurs eux qui ont donné l'alerte sur cet élevage".
L214 demande au géant breton de la grande distribution "d'exclure de ses approvisionnements les exploitations qui exercent les pires pratiques d'élevage et de signer le Pig minimum standard, charte qui interdit certaines pratiques encore légales mais reconnues préjudiciables aux cochons". L'association évoque notamment la coupe des queues, le meulage des dents ou encore les cages de gestation et de maternité pour les truies.
Cette nouvelle affaire intervient alors que deux des plus gros élevages de porcs du Finistère viennent d'être condamnés chacun à 60.000 euros d'amende, après une plainte de L214 pour maltraitance animale.