Situé au cœur de Vannes, le stade de la Rabine s'est fait un nom dans le monde du rugby Ce lundi, il accueillera les stars du PSG pour un 16e de finale de Coupe de France de gala.
"La Rabine, c'est un écrin, un stade en plein centre-ville, un peu à l'anglaise", explique à l'AFP Daniel Boraud, président délégué du Vannes Olympique Club (VOC). Un stade à taille humaine, aux tribunes resserrées, dans une ambiance très bretonne, entre les bâtiments aux toits d'ardoise autour du stade et les mâts des bateaux mouillant dans le port tout proche.
Actuellement en milieu de classement de National 2 (4e division), le VOC y a connu ses meilleures années, avec trois saisons en Ligue 2 (2008-2011) et une finale de Coupe de la Ligue perdue contre Bordeaux en 2009.
Depuis, c'est le rugby qui fait vibrer la Rabine, avec les succès du RC Vannes, monté en Pro D2 en 2016 et passé tout près de la finale pour la montée dans l'élite la saison dernière. Ici, le son des binious règne en maître et le RC Vannes peut compter sur le soutien de 7.000 supporters en moyenne par match, la deuxième affluence de Pro D2 derrière Bayonne. Un public très fair-play, qui impose un silence de cathédrale à chaque fois qu'un joueur, y compris un adversaire, se prépare à buter.
"Cohabitation très intelligente"
Les instances nationales ont d'ailleurs bien repéré l'écrin: en novembre, l'équipe de France féminine de rugby est venue à la Rabine balayer l'Afrique du Sud 46-3 en test match et celle de football y a étrillé le Kazakhstan 6-0 en éliminatoires
du Mondial-2023.
Pour le maire David Robo, en poste depuis 2011, pas question de choisir. Vannes est-elle une ville de foot ou de rugby ? "Les deux mon capitaine", se réjouit-il. A la Rabine, les deux s'entendent bien : "Le vendredi soir, les équipes du RCV utilisent la friterie, le samedi soir ce sont les gens du VOC ! Il y a une cohabitation très intelligente", assure-t-il.
Certains supporters du VOC, ainsi que quelques sponsors, sont passés au RCV à mesure que le foot perdait de sa superbe et que le rugby montait, mais "tout se passe bien", confirme Daniel Boraud.
"Ils nous ont même aidés pour l'organisation ces derniers jours. Par exemple, on a besoin de 200 kg de glace pour les joueurs lundi. C'est avec eux que je les récupère. Parce que nous en N2, on n'a pas ça à disposition", raconte-t-il. Et le chanteur qui entonne l'hymne breton, le Bro gozh ma zadoù (Vieux pays de mes ancêtres, sur la même mélodie que l'hymne gallois que connaissent bien les amateurs de rugby), avant chaque match du RCV, viendra aussi le lancer lundi.
Pour favoriser cette cohabitation, la ville a doté le stade d'une pelouse hybride, où l'herbe s'enroule autour de fibres plastiques, qui garde la souplesse d'une pelouse naturelle mais résiste mieux aux plaquages et mêlées à répétition. Bichonnée par les jardiniers municipaux, elle est en parfait état, assure M. Boraud, alors que lors des 32es de finale fin décembre, plusieurs équipes professionnelles avaient déploré l'état des terrains où elles étaient reçues.