Ce mercredi 16 mars, le président de la chambre d'agriculture révèle qu'un élevage de canards à Ambon dans le Morbihan, a vu tous ses animaux abattus pour raison sanitaire. Aucun doute sur la présence du virus de l'Influenza Aviaire. La filière est inquiète et les autorités en appellent une fois de plus au respect du confinement des volailles.
"Aucun doute sur le fait que les canards de cet élevage aient été atteints du virus Influenza aviaire. On attend juste de savoir s'il s'agit du virus H5N1 ou du H7N9" précise Laurent Kerlir, le président de la chambre d'agriculture du Morbihan.
Selon lui, tous les canards de cette exploitation d'Ambon ont été abattus ce mardi 15 mars comme le prévoient les mesures sanitaires en vigueur, décrétées par le gouvernement. Ce mercredi, "ce sont toutes les opérations de désinfection qui sont en cours".
Des mesures drastiques
Un périmètre de 3 km a été établi dans lequel aucune volaille confinée ne peut être déplacée de son exploitation ou même être vendue. Des mesures nationales avaient déjà été prises depuis le 5 novembre, les éleveurs français étant tenus à une "mise à l'abri" de leurs volailles de plein air pour éviter tout contact avec les oiseaux migrateurs pouvant transmettre le virus de l'influenza aviaire.
Des mesures de confinement à respecter absolument selon Laurent Kerlir qui craint une propagation rapide du virus et enjoint éleveurs et particuliers à rentrer toutes leurs volailles pour éviter toute transmission par des oiseaux.
Une propagation qui pourrait être "catastrophique"
Le président de la chambre d'agriculture n'ose imaginer les conséquences que pourrait avoir une multiplication des cas de grippe aviaire dans le Morbihan, premier département français producteur de volaille de chair.
Jusque là relativement épargnée, la Bretagne n'a été touchée ces mois derniers que par trois cas recensés : deux oies d’agrément vivant dans un étang à Languidic (Morbihan) et deux oiseaux migrateurs dans les Côtes d'Armor. Pour autant, les mesures strictes de confinement ont permis jusque là d'éviter que la maladie ne s'étende dans la région.
Pour Laurent Kerlir, la proximité des marais de Brière avec une population importante d'oiseaux migrateurs pourrait expliquer la contamination dans le département. Tout le secteur en Loire-Atlantique et en Vendée est en effet soit en zone de surveillance ou en zone de protection.
Selon le Ministère de l'Agriculture, à la date du 15 mars 2022, la France compte 792 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 36 cas en faune sauvage et 17 cas en basse-cours.
La filière volaille dans la tourmente
Avec toutes les mesures en place depuis plusieurs mois, le gouvernement espérait éviter la répétition de l'épisode de l'hiver dernier (2020-2021). La grippe aviaire s'était répandu dans les élevages du Sud-Ouest et n'avait été enrayée qu'au prix de l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards.
Ce mercredi, l'interprofession volaille de chair ANVOL parle d'une crise "aussi violente qu'inattendue", faisant face à "la plus grave crise sanitaire de son histoire". La filière est en effet touchée par la flambée des prix des céréales fournies aux animaux, de l'énergie et des engrais avec la guerre en Ukraine.
C'est la quatrième fois depuis 2015 que la France est touchée par la grippe aviaire. Mais ces dernières semaines l'épizootie gagne du terrain. Jusque-là cantonnée au Sud-Ouest, elle s'est récemment propagée dans l'ouest des Pays de la Loire, deuxième région productrice de volailles derrière la Bretagne. Des millions de canards et autres volailles ont été abattus pour endiguer le virus.