Influenza aviaire : un cas détecté dans le Morbihan, les éleveurs inquiets, mais formés à la biosécurité

Le virus de l’influenza aviaire a été dépisté sur deux oies d’agrément qui vivaient dans un étang à Languidic. Depuis le 5 novembre, dans tout le pays, les volailles doivent être confinées. Une zone de contrôle temporaire renforcée a été mise en place dans un rayon de 5 kilomètres autour de Languidic.

Dans un communiqué, la préfecture du Morbihan annonce que les deux oies malades séjournaient sur un étang de la commune de Languidic dans le Morbihan.

Le préfet du département a immédiatement pris un arrêté instituant une " zone de contrôle temporaire sur un rayon de 5 km autour de l’étang. Cette zone comprend une partie du territoire des communes de Brandérion, Inzinzac-Lochrist, Kervignac, Languidic, Hennebont et Nostang dans lesquelles des mesures de surveillance et de prévention de la diffusion du virus dans les élevages et dans les basses-cours sont prescrites."

"Toute mortalité ou signe clinique anormal devra immédiatement faire l’objet d’un signalement au vétérinaire assurant le suivi de l’élevage ou de la basse-cour" insiste la préfecture dans son communiqué.  

Une maladie sous haute surveillance

La maladie, sans danger pour l’homme, est très contagieuse pour les oiseaux. 

Depuis cet été, plusieurs foyers d’influenza aviaire ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe, notamment au bord de la mer du Nord et de la mer Baltique. Sur son site, le ministère de l’agriculture indique qu’en France, au 26 novembre, un cas d’Influenza aviaire hautement pathogène a été détecté dans un élevage de poules pondeuses dans le Nord,  4 cas ont été repérés sur des animaux sauvages liés au virus H5N1 et 3 cas en basse-cours liés au virus H5N8.  

L’ensemble du territoire métropolitain a été placé le 5 novembre en risque "élevé " au regard de la progression rapide du virus de l’influenza aviaire en Europe.

Les volailles confinées

Les mesures de prévention exigent le confinement des volailles d’élevage et la claustration ou mise sous filet des basses-cours. Les rassemblements de volailles sont interdits, comme les compétitions de pigeons voyageurs. Dans les zoos, les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet doivent être vaccinés.

Les éleveurs inquiets

En décembre 2020, deux oies porteuses du virus avaient déjà été trouvées dans le Morbihan, à Saint-Armel et à Riantec. "On ne pourra pas empêcher les oiseaux de passer au dessus de nos têtes" explique Sylvaine Dano, responsable de la section avicole de la FDSEA 56. "Nous sommes une zone de migration."

L'agricultrice est forcément inquiète de la découverte d'oiseaux malades, mais elle se veut rassurante. "L'an dernier, il y a eu des oies sauvages malades, mais les élevages n'ont pas été touchés. La biosécurité, c 'est notre quotidien, on sait faire."

"L'important, maintenant, c'est que tout le monde respecte les règles de confinement des volailles, insiste-t-elle. Même les particuliers qui ont une petite basse-cour."

"Le danger vient du ciel, des animaux sauvages. Si on met à manger pour ses deux poules et ses trois canards et qu'une oie se pose, elle peut contaminer tout le monde."

En 2018, des foyers d'influenza avaient été repérés dans trois élevages de canards du Morbihan et dans un élevage du Finistère. 32 000 volailles avaient été éliminées

L’an dernier, à l'automne, la France avait connu un épisode d’influenza aviaire. Il avait duré jusqu’au printemps 2021.492 foyers en élevage de volailles, 20 cas dans la faune sauvage et 2 cas dans la faune captive avaient été signalés. Environ 3,5 millions de volailles (essentiellement des canards) avaient été abattues dans le Sud-ouest.  

Une manifestation lundi

Au même moment, les éleveurs de la Confédération Paysanne organisent une manifestation ce lundi 6 décembre : "Noël en Prison, sauvons le plein air.". 

Julien Hamon, porte parole de la Confédération Paysanne 56 souhaite davantage de souplesse dans le dispositif de confinement des volailles. "On pourrait confiner dans les secteurs où il y a des passages de migrateurs, et au moment de ces passages, en décembre-janvier, par exemple, pas pour six mois mais on n'est pas obligés de tout boucler comme ça."

L'éleveur s'étonne, "le ministère nous dit que tout vient des oiseaux migrateurs. Il  va falloir qu'il nous explique pourquoi le cas d'influenza aviaire détecté en France a été découvert dans un élevage de poules pondeuses en cage. Elles n'ont jamais vu ni le jour, ni un oiseau migrateur ! Et pourtant on est en train de tuer nos élevages plein air !"

Les autorités rappellent que la consommation de volailles et d’œufs ou de foie gras ne présente aucun risque pour l’Homme.

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