La Vannetaise Marie Comacle créatrice d'un nouveau modèle de vibromasseur, présentait son projet dans l'émission "Qui veut être mon associé ?" sur M6. L'hilarité des cinq investisseurs présents, révélatrice du tabou du plaisir féminin, n'a pas empêché les ventes de bondir après le passage télé.
Elle en sourit aujourd'hui et relativise l'épisode. Marie Comacle, avec son associé Enguerrand Le Bigot, présentait il y a quelques jours son vibromasseur, Coco dans l'émission "Qui veut être mon associé ?" sur M6, dans le but de trouver de nouveaux financements, 15% des parts de son entreprise Puissante.
Le fou-rire des cinq investisseurs présents sur le plateau, "qu'on peut comprendre quand on parle de ces sujets" dit-elle, reste malgré tout un bon révélateur de l'image du sextoy et du tabou que représentent encore la sexualité et le plaisir féminin. Ce contre quoi justement elle milite.
"Nous sommes habitués à ce type de réactions, mais on attendait plus de sérieux de la part d'investisseurs. C'était un vrai dialogue de sourds et nous avons eu du mal à faire passer le message."
Marie Comacle, créatrice du sextoy Coco
Marie Comacle, ingénieure de formation, estime que la santé sexuelle fait partie de la santé globale. Depuis l'été 2020, elle commercialise un tout nouveau modèle de sextoy, Coco, pour faciliter la masturbation et la jouissance au féminin. Avec en forme de devise inscrite en préambule sur le site de Puissante, "Se faire du bien c'est normal !"
"Ça prouve que la société est plus en avance que ces personnes"
"En huit ans les investisseurs n'ont pas gagné en maturité !" a réagi pour sa part la Brestoise Christel Bony, qui il y a quelques années, a dû abandonner son projet de sextoy connecté Little Bird. "Les choses ont pourtant changé. Ça prouve que la société est plus en avance que ces personnes. On est clairement toujours dans le rire gêné ou la blague potache, poursuit celle qui après son échec a rebondi en lançant SexTech For Good, dont la mission est de favoriser le développement de technologies ou innovations en matière de sexualité, que ce soient en termes d'éducation, de prévention, de santé, ou de plaisir.
"On est clairement toujours à la ramasse", s'agace encore Christel Bony. "Et pourquoi ailleurs c'est possible ? J'étais déçue pour Marie, parce qu'il n'y a pas l'écoute, il n'y a pas de respect, face à un couple d'entrepreneurs investi et sérieux. C'est navrant ! Mais la meilleure réponse finalement ce sont les ventes."
Des messages de soutien et des ventes en hausse
Même si aucun des cinq investisseurs n'a finalement donné suite pour soutenir son entreprise, le passage télévisé a malgré tout apporté encore plus de visibilité au projet de la Bretonne, qui se dit "très contente au final". Elle a reçu des centaines de messages d'encouragement de téléspectateurs, qui eux ont bien compris sa démarche. A l'image d'Alexandra "Moi je trouve que Puissante ça parle, n'en déplaise à certaines. Vous souhaitant du succès dans votre démarche et votre engagement, et que ce passage à la tv sera un booster pour vous." ou encore Virginie, "Je viens de vous voir. Je suis triste qu'aucun ne vous ai suivi. Votre concept est top et je suis de tout cœur avec vous".
La jeune femme a également été contactée par des particuliers souhaitant investir dans son projet. Et pour couronner le tout, plus de 1000 ventes ont été réalisées depuis.
Après Coco, son premier modèle de vibromasseur, Marie Comacle, qui s'est installée à Aix-en-Provence, est en train de travailler sur un second prototype dans le but aussi de ramener en France une production, qui aujourd'hui se fait en Chine.