Roberto Blanchedent, principal accusé dans le procès d'un vaste réseau de trafiquants de drogue, procès dit de Kercado 3, a été condamnée à 14 ans de prison ferme ce jeudi au tribunal correctionnel de Vannes. L'homme n'était pas présent, ni son avocat.
On le présente comme le « baron de la drogue » dans le quartier de Kercado, à Vannes. Et c’est peu dire que Roberto Blanchedent était très attendu ce jeudi au tribunal correctionnel de la ville, pour la fin du procès Kercado 3, le procès d’un vaste réseau de trafiquants de drogue qui a sévi sur la période allant du 1er juillet 2017 au 15 janvier 2019.
Mais il n'est pas venu. Une absence qui n'a sûrement pas favorisé la clémence des juges. Ces derniers ont suivi à la lettre les réquisitions de la procureure de la République de Vannes, Magali Pauthier : 14 ans de prison ferme, interdiction de séjour dans le Morbihan de 10 ans, interdiction de port d'armes de 5 ans, amende douanière à régler de... 532862 euros.
On ne sait pas encore s'il va faire appel.
Ni présent, ni représenté
Roberto Blanchedent, 32 ans, actuellement incarcéré à la prison de Vezin-le-Coquet près de Rennes, avait envoyé un courrier au tribunal. Il déclarait "être malade, souffrir de diarrhée". Ce jeudi, à l'audience, il n’était même pas représenté par son avocat, Maître Bouaou et "acceptait de se faire juger par défaut". Il n'a pas envoyé de certificat médical.
Ce jeudi matin, la présidente du tribunal a rappelé les faits. Ils sont nombreux. Le prévenu est accusé de trafic, cession, transport, détention et emploi de stupéfiants, entre le 1er juillet 2017 et le 15 janvier 2019. De surcroît, il s’agit de récidive pour chacun des actes d’accusation.
Une vie rocambolesque
Roberto Blanchedent est le chef présumé du trafic. En octobre, il a été extradé d'Espagne où il était en cavale avant d’être interpellé. Pas un coup d’essai.
L'homme, né à Lorient, mène une vie rocambolesque, digne d'une fiction. Roberto Blanchedent avait vécu une première cavale, au Maroc, en 2017.
Aparavant arrêté en 2015 pour trafic de stupéfiants, il est placé en détention provisoire. Mais l’instruction s’étire, le procès tarde à venir. Son avocat, maître Bouaou, obtient sa remise en liberté.
Roberto Blanchedent, libre, aurait pu attendre sagement la date d’audience. Mais il s’envole pour le Maroc, où il mène la grande vie, entre villas, voitures de luxe, jetski... le tout avec des faux-papiers. Pendant ce temps, dans le Morbihan, la justice suit son cours. Il est condamné par contumace en mai 2017 à huit ans de prison.
Deux mandats d’arrêt internationaux sont lancés à son encontre. Blanchedent est interpellé en mai 2018, lors d’un contrôle, près de Marrakech.
Un vaste trafic démantelé en janvier 2019
C'est lors d'une vaste opération menée en janvier 2019 par le RAID et la direction interrégionale de la police judiciaire qu'un vaste trafic avait été demantelé et les suspects interpellés, après 18 mois de surveillance.
235 kg de résine de canabis, 600 g de cocaïne, 1 kg de MDMA avaient été alors saisis, ainsi que 110.000 euros et deux armes de poing. Une faible partie des produits stupéfiants qui auraient circulé pendant deux ans, soit 1,8 t de cannabis et 36 kg de cocaïne. Un trafic dont le chiffre d'affaire a été estimé à 6,3 millions d'euros.
En octobre, des peines lourdes à l’issue du premier procès Kercado 3
Kercado 3, le 3ème grand procès lié au trafic de drogue à Vannes, s’était tenu en octobre 2020. Des peines de 12 mois jusqu'à 9 ans de prison avaient été prononcées à l'encontre de dix des douze prévenus.