Cinq braconniers espagnols ont été interpellés par la gendarmerie maritime de Lorient et la compagnie de Vannes dimanche 5 janvier en soirée à Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan). 109 kg de pouces-pieds ont été saisis ainsi que le matériel des contrevenants.
Ils étaient dans le collimateur de la brigade de surveillance du littoral de Lorient depuis le mois de septembre et étaient passé au travers des mailles du filet en décembre dernier. Mais ce dimanche soir, vers 21h, trois braconniers partis en mer et deux acheteurs venus d'Espagne ont été interpellés avec 109 kgs de pouces-pieds.
"On ne sait pas si les 109 kg ont tous été pêchés ce soir là mais la totalité des crustacés a éte détruite" explique le major Bruno Tromeur, commandant de la brigade de surveillance du littoral de Lorient, "et les acheteurs s'apprêtaient à les ramener en Espagne".
La gendarmerie maritime a été prévenue par un particulier en fin d'après-midi de la sortie en mer suspecte d'un semi-rigide. Les gendarmes, assistés par des effectifs de la compagnie de Vannes, n'ont eu qu'à les serrer à leur retour de pêche à Port-aux-Moines, sur la commune de Saint-Gildas-de-Rhuys.
"Les pouces-pieds ont une très forte valeur marchande de l'autre côté des Pyrénées, environ 200 euros le kilo" précise le major Tromeur. Le butin des braconniers avoisinerait ainsi les 20 000 euros. Le bateau semi-rigide, la remorque et les deux véhicules des contrevenants ont été saisis.
Une pêche très réglementée
Le pouce-pied est un crustacé fragile à croissante lente. Sa pêche s'effectue dans un cadre strict. Dans le Morbihan, la pêche de loisir est limitée à quelques jours identifiés par mois, du lever au coucher du soleil et limité à 6 kg par pêcheur. Le nombre de pêcheurs professionnel est également très limité et leur licence coûte cher.
La consommation du pouce-pied est très prisée en Espagne. Depuis plusieurs années, un important trafic existe entre la France et ce pays.
Auditionnés, les cinq Espagnols ont été remis en liberté. Le parquet de Vannes a été saisi de l’affaire. Le comité régional des pêches de Bretagne devrait se porter partie civile.