Le célèbre concours général agricole avec ses médailles or, argent et bronze intègre pour la première fois le caramel au beurre salé. Depuis 3 ans, la Bretagne se battait pour obtenir cette inscription. Pour les artisans, c’est l’occasion de valoriser leurs savoirs faire. Et accessoirement prouver qu'ils sont meilleurs que les Normands ou Ligériens.
"Cette recette, c'est 5 ans de travail." Dans les cuves de la biscuiterie des vénètes dans le Morbihan, le caramel est en train de cuire depuis deux heures. Xavier Gicquel va y ajouter du beurre et de la crème bio. Rien de plus. En revanche... "Pour le dosage, c’est un secret ! Après… Ça se trouve. J’imagine qu’on peut demander à sa grand-mère ou son grand-père, il va vous donner la recette !"
Pour cet artisan biscuitier, c'est un moment crucial. Peut-être le couronnement de plusieurs années de travail. Son caramel au beurre salé - ou CBS - va pouvoir concourir au sein du célèbre concours général agricole de Paris. C'est une première depuis la création du concours en 1870, le caramel au beurre salé y a désormais sa place. Voilà trois ans que la Bretagne se bat pour obtenir cette inscription.
Interdiction du sirop de glucose et des conservateurs
"On a travaillé pour établir un cahier des charges qui s’appuie sur des ingrédients simples, explique Vincent Auvray, représentant du concours général agricole qui s'est déplacé chez notre biscuitier breton. Pour le caramel au beurre salé : de la crème du beurre et du sucre. Sans additif, sans conservateur et sans sirop de glucose."
Comme des pièces à conviction, les pots de caramel choisis au hasard sont placés sous scellés. Ils feront partie des 7 000 produits à concourir dans 19 catégories. Pour l'artisan, le concours est un graal. "Cela nous permet de valoriser nos savoirs faire et de nous étalonner par rapport aux autres, explique Xavier Gicquel. Pour voir si ce qu’on fabrique correspond à une valeur du concours général."
À LIRE : Tout savoir sur la galette de blé noir : de ses origines chinoises à la gastronomie bretonne
Son caramel au beurre salé va affronter au concours parisien des concurrents venus notamment de Normandie, des pays de Loire ou de Nouvelle Aquitaine. "Le caramel au beurre salé de ce monsieur il est fait à partir de lait de vaches bretonnes, développe Vincent Auvray qui travaille aussi à la Chambre d'agriculture de la région. Derrière, c’est le travail de nos agriculteurs. Dans cette période troublée montrer la valeur ajoutée de notre agriculture et notre souveraineté alimentaire c’est une vraie fierté.
"C'est important pour nos clients"
Une médaille est synonyme de notoriété pour l'artisan et de qualité pour les consommateurs. "Ils savent qu’il y a quand même plein de normes et de choses mises en place pour donner une médaille, précise Mathilde Gicquel, Co-dirigeante "la biscuiterie des vénètes". C’est important pour eux."
Réponse du jury le 27 février prochain au salon de l'agriculture.
(Avec Romuald Bonnant)