Selon des sources officielles américaines, David Drugeon, le jihadiste Breton enrôlé au sein du groupe Khorasan, a été grièvement blessé en novembre dernier, puis évacué par les jihadistes. Il ne serait pas mort comme le laissait penser les Etats-Unis. Son père n'a toujours aucune information.
"J'ai la satisfaction de savoir que mon fils n'est (peut-être) pas mort, même s'il est blessé gravement, mais je sais très bien l'issue qu'il va y avoir: les Américains sont piqués au vif comme ils ont pas eu leur cible...", a expliqué Patrice Drugeon jeudi à l'AFP. "Même si j'ai pas de confirmation de quoi que ce soit, si les Américains en parlent comme ça, attaquent comme ça, tôt ou tard ils vont avoir quelque chose, ils vont pas rester sur un échec".
Evacué avant d'être traité médicalement
Le 6 novembre dernier les autorités américaines avaient évoqué la probabilité d'avoir tué David Drugeon lors d'un bombardement ciblé mais l'hypothèse que David Drugeon ait finalement survécu quoique blessé, a été évoquée ce mercredi par CNN et l'Express notamment.
Reportage (11 décembre) de la chaîne américaine CNN
Selon le magazine L'Express, des sources de renseignement assurent que le Français a été sérieusement blessé lors d'un tir de missile par un drone visant le véhicule dans lequel il avait pris place en tant que passager, près de la ville de Sarmada, dans le nord de la Syrie. David Drugeon aurait en fait été évacué immédiatement pour être traité médicalement hors de portée des tirs.
"Je sais très bien l'issue qu'il va y avoir"
"Dans les médias américains, ça passe en boucle maintenant, ça fait drôle parce que je vois les images de mon fils, ça fait bizarre sur les chaînes américaines: c'est l'ennemi public numéro un pour les américains actuellement, après le chef de l'EI", précise Patrice Drugeon, le père du jeune jihadiste.
Le père de David Drugeon a souligné que ni lui ni son ex-femme n'avait eu aucun contact ou information du quai d'Orsay ou du ministère de l'intérieur. "On a fait un courrier en ce sens pour avoir des nouvelles et nous donner des explications sur la véracité des propos américains et la confirmation ou non de sa mort", a-t-il déclaré. Il n'a pas eu de nouvelles de son fils depuis 2010.
Selon lui, son ex-femme qui vit avec leur fils aîné, a eu quelques contacts skype un peu plus récents (mais pas depuis le 6 novembre). "Il disait qu'il était en bonne santé, qu'il pensait à toute la famille, c'est tout, c'était vraiment très très très vague, jamais de localisation de quoi il vivait et qu'est-ce qu'il faisait... ça durait une minute, deux minutes pas plus".
Interrogée jeudi par l'AFP, son ex-femme, la mère de David, n'a pas souhaité s'exprimer sur le fond: "Je parle pas, je suis incapable de parler de toutes les façons, on nous envoie d'un côté, on nous envoie de l'autre, on nous dit rien, c'est que des on dit...", a-t-elle déclaré d'une voix émue.
Un jeune Vannetais parti rejoindre le jihad en 2010
David Drugeon, 24 ans, est originaire de Vannes en Bretagne. Après sa conversion à l'islam, il était parti en 2010 rejoindre la voie du jihad, à destination des zones tribales pakistanaises, où il s'était formé au maniement des explosifs et à la fabrication de bombes. Il s'était ensuite installé en Syrie, lorsque celle-ci est devenue à son tour "terre de jihad".
Rencontré par une équipe de France 2 en novembre dernier, le père de David Drugeon s'était confié pour "dire aux parents de vraiment faire attention à leurs enfants, de les écouter, de parler avec eux, de les dissuader de partir au jihad, parce que d'apprendre la mort de son fils sur internet c'est quelque chose de très dur, très fort et je le souhaite à personne".