Un militant d'Ai'ta, le collectif pour la défense de la langue bretonne, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Vannes, poursuivi pour avoir démonté des panneaux en langue française à l'université de Bretagne Sud. Le prévenu a été relaxé.
Parmi la trentaine de personnes présentes au tribunal correctionnel de Vannes, se trouvaient Paul Molac, député régionaliste et Jean-Michel Le Boulanger, vice-président à la culture et à la communication au conseil régional de Bretagne. Il tenaient à soutenir ce militant poursuivi pour avoir en août 2015 enlevé des totems signalétiques en français à l'université de Bretagne Sud et les avoir symboliquement déposés devant le stand de l'université lors du dernier Festival Interceltique de Lorient.
La plainte retirée
Une plainte pour vol avait été déposée par Jean Peeters, le président de l'université. Plainte qu'il avait ensuite retirée, suite à une rencontre avec Ai'ta où avait été abordée la situation de la langue bretonne à l'UBS.
Un procès "politique" selon le collectif
Le procureur de la République ayant décidé de poursuivre la procédure, le militant était quand même convoqué ce mardi après-midi, poursuivi par l'Etat. Le collectif de défense de la langue bretonne parle donc de procès "politique", qui, selon l'association, "démontre s’il en est l’opposition du gouvernement aux langues régionales et à l’expression d’un droit démocratique contenu dans la charte charte européenne des langues régionales, dont une des promesses du candidat Hollande à la présidentielle en était sa ratification". Le prévenu était défendu par l’avocat nantais Yann Choucq, spécialiste des droits des minorités nationales en Europe et militant politique du droit des peuples. Il a plaidé la relaxe et l'a obtenue : aucun charge n'a été retenue contre le militant.
Reportage : M. Le Morvan et S. Souiller
- Jean-Michel le Boulanger, vice-président de la région Bretagne à la culture ;
- Paul Molac, député du Morbihan, conseiller réginal de Bretagne ;
- Eugène Riguidel, sympathisant.