Des façades rouges, bleues, vertes, tranchant sur les couleurs des maisons bretonnes traditionnelles à dominante gris-blanc. Le phénomène se développe en Bretagne. À Lanester, dans le Morbihan, ville bombardée pendant la seconde guerre mondiale, la mairie encourage le phénomène, mais veut l'encadrer.
Lanester, ses maisons d’après-guerre blanches ou grises, sa mairie des années 90 et son granit gris. Ça, c'était avant ! Depuis quelques années, de plus en plus de façades sont colorées pour le plus grand bonheur des habitants.
Une aide financière de la ville
La mairie subventionne entre 6 et 12% des ravalements dans les rues les plus passantes de la ville. Un coup de pouce pour les habitants. "C’est un petit pécule cette aide financière, mais même sans, on l'aurait fait quand même. C'était notre premier projet quand on a acheté la maison" explique Lucie.
Un guide vient d’être édité pour aider les propriétaires à valoriser leur patrimoine. Ils choisissent la couleur, mais sont encouragés à révéler les détails, à diversifier les teintes en fonction de l’époque de la maison ou de l’immeuble, afin de préserver une certaine harmonie dans la ville.
Ces constructions sont très fonctionnelles, très lumineuses, avec beaucoup de caractère mais leur charme reste à construire.
Rose MorellecPremière adjointe, chargée de l'aménagement urbain, des mobilités et des transitions
Une centaine de maisons ou petits immeubles sont colorés à Lanester. Et ces façades ne provoquent plus de polémique.
Il y a une appropriation de la population aux couleurs, notamment avec les maisons de pêcheurs. Sur le littoral autrefois, on utilisait les restes des peintures de bateaux pour refaire les façades. Aujourd'hui cette tradition migre dans les terres.
Jade FoucherArchitecte Conseil pour la ville
Dans les rues de Lanester, parfois oubliées par le soleil, ces façades colorées agissent comme un antidote à la grisaille ambiante.