Municipales en Bretagne : une défaite attendue pour LREM

Avant même que les électeurs votent, au sommet du pouvoir, l'affaire était d'ores et déjà entendue. Le parti présidentiel, mouvement peu ancré en Bretagne, ne réussirait pas à placer ses candidats à la tête de grandes villes bretonnes. Ce 28 juin, la parti présidentiel n'a donc pas créé la surprise.

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En Bretagne, le LREM est plus proche des partis de gauche (en témoignent les parcours auprès du président Macron, de Jean-Yves Le Drian ou encore Richard Ferrand) que ceux de la droite. 

Pour Thomas Frinault, politologue, la non performance des candidats de la République en Marche s'explique entre autre, en Bretagne, par un manque de clarification politique : "On est passé d’une force qui s’est imposée comme une force politique qui se retrouve un peu dans la nasse, parce qu'elle est justement ni tout à fait issue de la droite, ni tout à fait issue de la gauche. Il y a aussi un vrai problème de positionnement politique".

Manque de leaders

Il s'explique aussi par le manque de leaders locaux. Certes, Jean-Yves Le Drian et Richard Ferrand ont rejoint les rangs du président, mais leur destin est peut-être plus national que régional aujourd'hui. Et sur le territoire, il y a peu d'élus au fort leadership.

A Rennes, Carole Gandon, la tête de liste LREM, a longtemps cru qu'elle pourrait rassembler autour d'Emmanuel Macron, qui avait obtenu plus de 88 % des voix au second tour de la présidentielle, mais c'était sans compter l'assise de la socialiste Nathalie Appéré. Ce 28 juin, la candidate malheureuse se déclare la leader de l'opposition à Rennes. 
 

A Brest, le porte-drapeau de LREM Marc Coatanéa est un ancien socialiste, secrétaire fédéral du PS dans le département du Finistère pendant une dizaine d'années et même adjoint de François Cuillandre pendant plusieurs années avant de prendre ses distances… Il ne s'est pas rapproché de la candidate de droite Bernadette Malgorn. 

Et la suite ?


L’enjeu du second tour des élections municipales est aussi d’obtenir des grands électeurs dans la perspective des sénatoriales de septembre 2020 et de préparer les régionales, actuellement prévues en mars 2021.

En Bretagne, les fusions entre les deux tours entre les socialistes et les écologistes comme à Rennes donneront-elles le ton pour les régionales ? "Si les candidats LREM veulent demain et notamment sur les départementales gagner des voix, il faudra qu’ils travaillent plus clairement leurs alliances", selon Thomas Frinault.

Pour le politologue, "LREM a fait imploser la droite et la gauche et n'a pas encore la culture d'alliance nécessaire pour gagner."  

Aujourd'hui, au Conseil régional, le ministre Jean-Yves Le Drian siège toujours dans le même groupe majoritaire que son successeur, le PS Loïg Chesnais-Girard, aux côtés du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.
 
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