La crise sanitaire du coronavirus s'est aggravée. Et la Bretagne a enregistré un taux d'abstention record au 1er tour des municipales. Alors faut-il ou pas annuler le 2e tour ? Voici la position de quelques-uns des candidats arrivés en tête dans la région.
La Bretagne a connu pour ce premier tour des élections municipales un taux de participation autour de 47%.
La crise sanitaire qui a dissuadé une partie des électeurs de se rendre aux urnes continue de s'aggraver. Le dernier bilan dimanche soir faisait état de 127 morts et 5.423 cas confirmés en France.
Alors faut-il ou non maintenir le 2e tour ?
Voici la position de quelques-uns des candidats des grandes villes bretonnes arrivés en tête au premier...
Nathalie Appéré à Rennes :
"A l'évidence, il n'est plus possible de tenir le second tour des élections municipales"
Jointe au téléphone ce lundi midi, l'équipe de campagne de Nathalie Appéré fait savoir qu'aux yeux de la maire sortante, "il n'est plus possible à l'évidence de tenir le second tour des élections municipales"
Damien Girard à Lorient :
"Mon avis sera celui des scientifiques, le report serait une sage décision"
"On ne peut pas dire aux gens, confinez-vous mais venez voter !"
Sur le report potentiel du 2e tour, Damien Girard explique qu'il se rangera "à l'avis des scientifiques. Ce sont eux qui savent ce qu’il est opportun de décider. La crise sanitaire est inquiétante, elle s’aggrave. La prise de conscience de la population risque encore d’augmenter l’abstention au 2e tour. Et on ne peut pas donner des messages contradictoires aux gens. Leur dire confinez-vous, restez chez vous, et les appeler aux urnes. Le report serait à mes yeux une sage décision"
Christine Le Strat à Pontivy :
"Il aurait été judicieux d'annuler avant. Mais c'est la santé qui prime, on se pliera aux décisions"
"C'est la santé publique qui prime"
Pour Christine Le Strat, "recommencer une campagne serait très compliqué. Je ne vais pas vous dire qu’un report me réjouirait. Il aurait alors mieux valu annuler avant même le premier tour, mais la crise sanitaire évolue. C’est absolument la santé publique qui prime. On se pliera donc aux décisions."
Gilles Lurton à Saint-Malo :
"La situation sanitaire est grave, je ne suis pas scientifique, je me plierai à la décision"
"Annuler, ce sera compliqué pour tout le monde, mais s'il le faut, je m'y plierai"
Pour Gilles Lurton, "reporter les élections serait très compliqué. Il y aurait des communes avec des maires élus au premier tour, et d’autres où l’on devrait revoter dans 6 mois. Avec tout le problème des frais de campagne etc. Mais la situation sanitaire du pays est extrèmement grave. Je ne suis ni scientifique, ni médecin, ce n’est pas à moi de donner mon avis là-dessus. Si le gouvernement prend cette décision, je m’y plierai."
Hervé Guihard à Saint-Brieuc :
"Je suis contre l'annulation. Il fallait que le gouvernement tranche avant le 1er tour. L'assouplissement du vote par procuration serait la solution."
Hervé Guihard est arrivé en tête avec 31,8 % devant Richard Rouxel (21,27%) et Corentin Poilbout (19,76%).
"Le message du gouvernement n'est pas clair..."
"Je suis totalement contre le report des élections, explique Hervé Guihard. Le gouvernement a eu l’occasion de trancher avant le premier tour. Il a choisi de maintenir le vote et de demander aux services publics de l'organiser dans les meilleures conditions de sécurité possible, ce qui a été fait. On ne peut pas faire les choses à moitié, et annuler maintenant. Le message du gouvernement n'est pas clair. Face à la crise sanitaire, un fort assouplissement du vote par procuration serait la solution. Bien sûr, si la crise s'agrave terriblement ds les jours qui viennent, la question ne se pose plus, ce sera annulation.
Francois Cuillandre à Brest :
"On ne peut pas à la fois dire aux gens de ne plus sortir, mais d'aller voter. C’est une position intenable. Je ne suis pas scientifique, mais le gouvernement doit trancher vite".
A Brest, le maire socialiste sortant est arrivé en tête avec 26,54 % des voix. Il devance Bernadette Malgorn avec 18,9 %.