Quelques autocars sont de nouveau sur la route avec la reprise du transport scolaire et des lignes régulières. Les véhicules dédiés aux voyages touristiques en revanche restent à l'arrêt : l'activité des entreprises de transports de voyageurs est étroitement liée à l'activité touristique.
"0 km roulés, 0 recettes. Sans rentrée d'argent et avec des frais incompressibles, inévitablement nous sommes en difficulté sur du long terme. L'entreprise est gelée."
La société de transports de voyageurs de Philippe (*), basée dans le Morbihan, est à l'arrêt depuis le mois de mars. Et malgré le déconfinement, ses autocars n'ont pas repris la route. Un coup dur pour le gérant, mais en rien une surprise. Son activité est entièrement dédiée aux trajets dits de tourisme : les voyages à l'étranger pour les groupes séniors ou scolaires, les jumelages et pèlerinages, mais encore les sorties culturelles et sportives. Tous ont été annulés, et la perspective de séjours n'attire pas la clientèle.
Retour à la normale en 2021 ?
Pour le directeur morbihannais, l'année 2020 est perdue. Il envisage un retour à la normale au printemps 2021 "dans le meilleurs des cas."
Les premières réservations aux séjours d'hiver s'enregistrent habituellement au printemps qui précède. Et on sent déjà une réticence des gens à se projeter. On sait d'ores et déjà que ces transports là seront plus faibles qu'à l'accoutumée.
Alain Roué, président de la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs (FNTV) en Bretagne, table sur le même calendrier. Selon lui, les trajets dits de tourisme représentent "une activité de 30 à 100% du chiffre d'affaires" des entreprises."Au-delà de ces 30%, ça devient très compliqué financièrement."
"Pour s'en sortir, il faut avoir une entreprise saine et solide avant la crise et utiliser désormais tous les leviers à notre disposition", estime Philippe.
Les autocaristes, inclus dans le Plan Tourisme
Parmi ces "leviers" : le Plan Tourisme. La FNTV réclamait au gouvernement de bénéficier de ces mesures de soutien aux entreprises. La demande a été acceptée, vendredi 30 mai.
"Exonération des charges, report d'un an des échéances bancaires, le droit au chômage partiel... Ça va nous permettre d'avoir un peu d'oxygène", souffle Alain Roué.
Un soulagement aussi pour son confrère morbihannais : "Le gouvernement a fait ce qu'il fallait. L'idée maintenant est de stimuler le commerce et de rester optimiste !"
(*) Le prénom a été modifié pour préserver l'anonymat