L'ONG Sea Shepherd menacée par l'équipage d'un chalutier du Guilvinec, une plainte déposée

L'ONG de défense du monde marin a partagé les menaces reçues par son équipage de la part d'un fileyeur immatriculé au Guilvinec dans le Finistère. Les tensions entre les deux navires se sont déroulées de nuit dans le golfe de Gascogne.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Va prendre le fusil et tire dessus !" Dans la vidéo publiée sur leur page Facebook, les menaces reçues par l'équipage du bateau "Clémentine" de Sea Shepherd donnent le ton de leur échange avec le fileyeur "Judine". Heureusement, aucune arme ne sera utilisée dans l'échauffourée, cette nuit du 5 janvier.

Sur les images, on observe cependant des lancers de projectiles en direction du caméraman. Selon l'ONG, ce dernier a vu l'un d'entre-eux l'effleurer à moins de 10 centimètres de sa tête. Toute la scène étant ponctuée de noms d'oiseaux.
 
 

"On commence à en avoir marre"


Les actions de Sea Shepherd exaspèrent les professionnels de la pêche dans le Finistère. "Les gars se sentent surveillés, harcelés. On commence à en avoir marre, constate Yannick Calvez, président du Comité des Pêches 29. Se sentir filmé pendant cinq ou six heures a de quoi rendre énervé. Qui supporterait ça ?"

Concernant l'équipage du "Judine", le président du comité leur assure de son total soutien : "S'il faut aller au tribunal, on ira. Nous sommes entièrement solidaires avec le patron."

Yannick Calvez retourne les questions de légalité d'actions à Sea Shepherd. "Ils nous reprochent d'emprisonner des dauphins mais eux naviguent sans feux, ce qui est tout autant interdit !"

Aussi, il estime que les professionnels de la pêche font "le métier le plus fliqué du monde. Ça fait dix ans qu'on travaille sur la protection des espèces menacées, avec l'Ifremer notamment. On n'a pas attendu Sea Shepherd pour ça !" Le patron des pêcheurs du Finistère estime également que l'ONG ne s'occupe que des bateaux de pêche français dans le golfe, et non des étrangers comme les navires espagnols.
 

Plainte déposée 


Du côté de Sea Shepherd, on s'insurge du comportement des équipages de bateaux de pêche. "Nos membres évoquent de plus en plus de tensions et caillassages lors des patrouille, explique Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. Il n'y a rien qui justifie de telles agressivités de la part des pêcheurs filmés". 

Concernant l'incident du jeudi 5 décembre, une plainte a été déposée à la gendarmerie maritime pour violences. Dans sa vidéo, l'ONG montre les images de l'impact du projectile qui a frôlé le caméraman.

Les actions de l'association visent à "vérifier que les chaluts ne piègent pas de dauphin dans les filets, et non à espionner les équipages." Sea Shepherd milite pour que les chalutiers et fileyeurs placent des caméras à bord. "C'est déjà le cas en Australie. Si les patrons de pêche acceptaient, nos opérations de surveillance s'arrêteraient."

La présidente détaille également que l'association "s'occupe de l'ensemble des chalutiers et fileyeurs du golfe, sans distinction de nationalité. Mais c'est classique, les pêcheurs se renvoient tout le temps la balle sur les questions de responsabilité.

L'ONG patrouille dans le golfe de Gascogne depuis la fin décembre, pour surveiller les remontées de chaluts. Selon Sea Shepherd, 80% des autopsies de dauphins seraient dûes à ces techniques de pêches qui décimeraient les populations.

La Sea Shepherd Conservation Society a été fondée en 1977 par le Canadien Paul Watson, un ancien militant de Greenpeace. Son association lutte contre les violences faites aux espèces marines. Leurs méthodes d'action musclées défraient parfois la chronique.

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information