Le tribunal administratif de Rennes a rejeté le recours en annulation déposé par le maire sortant de Paimpol. Battu au 1er tour des élections municipales de 21 voix, Jean-Yves de Chaisemartin contestait la légitimité de la candidature de son adversaire. La justice a tranché.
Le communiqué est tombé très rapidement.
Jean-Yves de Chaisemartin ne peut que s'incliner devant la décision rendue par la justice administrative. "La justice n’a pas retenu l’abstention record liée à la crise sanitaire. Elle n’a pas pris en compte les petits arrangements avec la vérité, entre amis ou entre partis ... J’en prends acte. Je demeurerai Conseiller Municipal à l’issue de ce scrutin qui ne s’est joué qu’à 20 voix. Et puis, en ayant porté 6 campagnes électorales, dont 3 victorieuses, j’ai déjà connu la défaite".
L'ancien maire de Paimpol poursuit en citant les mots de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Je gagne ou j’apprends ». "Du coup j’ai appris", conclue-t-il.
Petit retour en arrière
Le 15 mars dernier au soir du premier tour des élections municipales, après une campagne tendue, la messe est déjà dite dans le port du Goélo. La candidate socialiste et conseillère régionale, Fanny Chappé gagne l'élection avec 21 voix d'écart.
Ce score très serré laisse un goût très amer au maire sortant UDI Jean-Yves de Chaisemartin qui brigue alors un troisième mandat.
Le soir même, ce dernier annonçe un recours, justifié selon lui, par la faible participation et la mise en cause de la domiciliation de son adversaire.
La justice ne l'a pas suivi sur ce terrain.
Retrait de la vie politique
Dans son long communiqué, Jean-Yves de Chaisemartin affirme vouloir prendre du recul vis-à-vis de la vie politique : "il est temps pour moi de tourner la page. Il est temps de dire au revoir aux responsabilités politiques exécutives". Et d'ajouter qu'il "est temps de consacrer ma vie à l'entreprise". Il est ainsi en contact très avancé avec une grande compagnie du secteur des travaux publics. L'occasion de renouer avec sa formation initiale, celle d'ingénieur.
Ce retrait de la vie politique doit beaucoup au climat de violence qui touche aujourd'hui la société. Notamment dans le contexte du mouvement des Gilets Jaunes. "Désormais, c’est d’abord l’institution qu’on attaque, c’est l’autorité publique qu’on piétine, c’est le sens de la collectivité qui est écrasé. La responsabilité individuelle est écartée, on condamne en bloc, on fusille sur les réseaux sociaux, on simplifie, on caricature, on invective, on dégomme à tours de bras et ensuite on change de victime. La dictature de l’opinion, la terreur de l’immédiat, le temps médiatique qui s’impose sur le temps de l’analyse, c’est la Démocratie qu’on assassine. Ce résultat est accablant. Et il est lourd de conséquences".
Dans ses cartons également, figure l'écriture d'un ouvrage sur l'assemblée unique de Bretagne. une écriture à quatre mains avec Caroline Ollivro, porte-parole du mouvement Breizh Europa. La sortie est prévue d'ici la fin de l'année.