Pass sanitaire. Moins d'une semaine après son instauration, les parcs d'attractions font grise mine

Depuis l'obligation de présenter un pass sanitaire dans les lieux de loisirs ce mercredi 21 juillet, les parcs d'attractions voient leur fréquentation à la baisse. L'inquiétude est de mise.

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Pour Erven Gicquel, co-directeur du Tropical Parc, le pass sanitaire est un vrai coup de massue, "une catastrophe financière à venir". 

Dans ce parc botanique et animalier situé à Saint-Jacut-les-Pins dans le Morbihan, les chiffres sont sans appel. Alors que les premières semaines de juillet avaient été "excellentes", avec 850 à 950 visiteurs par jour, depuis le mercredi 21 juillet, date d'entrée en vigueur du pass sanitaire, la jauge a chuté à 150 personnes par jour, soit une baisse estimée de "40 à 60 % de notre chiffre d'affaires certains jours" explique le responsable du parc. Et d'ajouter, "si on compare les périodes du 21 au 25 juillet, c'est 77 % de baisse par rapport à la même période de l'année dernière".
 

Des entreprises en danger financièrement

Une situation plus que délicate que vit difficilement le dirigeant de cette petite entreprise familiale de 9 salariés. Il se dit très inquiet pour son avenir.

Nous allons droit à la faillite, car notre saison estivale se concentre sur les deux seuls mois de juillet et août qui représentent 70 % du chiffre d'affaires total.

Erven Gicquel, co-directeur du Tropical Parc

Même si Erven Gicquel reconnaît que son établissement comme les autres parcs d'attractions a toujours accès au fonds de solidarité, il estime que les aides ne sont pas toujours appropriées. "Pour avoir droit à ce fonds, il faut que j'ai un chiffre d'affaires par mois inférieur de 50 % à celui du mois identique de l'année dernière, or en juin, je n'y ait pas eu droit, en juillet ce ne sera pas le cas non plus, car on a bien fonctionné les 20 premiers jours et en août c'est encore la grande inconnue. Et même lorsque l'on touche ce fonds, cela ne représente que 30 % des bénéfices" explique ce chef d'entreprise qui aime à rappeler : "psychologiquement, on ne vit pas de subventions, on est là pour travailler et pour faire plaisir à nos clients".
 

Un accueil compliqué

Pour Philippe Vignaud, directeur de Cobac Parc à Lanhélin en Ille-et-Vilaine, l'inquiétude est grande depuis l'instauration du pass sanitaire. Il souligne entre autres les difficultés qu'engendre l'application de ce pass sanitaire. "C'est une deuxième saison compliquée. La situation est tendue. L'accueil des visiteurs est compliqué. C'est une démarche complémentaire, il faut du personnel supplémentaire et c'est du temps d'attente supplémentaire quand il y a un peu de monde. Quant à l'impact financier, il intervient en plus de celui lié au Covid. Donc, tout est compliqué."

Le patron de ce parc d'attractions aquatiques destiné à une clientèle familial a du mal à se prononcer sur l'impact financier d'une telle mesure : "C'est un peu tôt pour la mesurer, car on a une activité qui est météo dépendante et donc il faut arriver à déconnecter ce qui est de l'impact météo et ce qui est de l'impact du pass sanitaire, mais clairement, on ressent déjà une baisse de la fréquentation. Et je ne vous parle pas de l'inquiétude des gens qui sont beaucoup plus nombreux à appeler pour savoir comment cela se passe et comment faire et tout ceci avec des cas particuliers qui nous sont exposés et auxquels on n'a pas forcément de réponse."

Que ce soit à Cobac Parc ou au Tropical Parc, les deux parcs n'ont pas mis en place de structure de tests anti-Covid pour les visiteurs. "Là, on outrepasse très largement notre métier qui est d'accueillir nos clients. Ce n'est pas de notre compétence et de notre savoir-faire. Mais on essaye de trouver un laboratoire partenaire qui accepterait de se déplacer" explique Philippe Vignaud.

Erven Gicquel, co-directeur du Tropical Parc, regrette encore que cette mesure ait été précipitée, "même si je ne suis pas contre" explique-t-il. "On n'a pas laissé le temps aux gens de se retourner et de se faire vacciner et aux professionnels de s'organiser". "Sans parler du flou dans lequel on a été pendant des jours sur l'application même du pass sanitaire", ajoute t-il.

 

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