Le pass sanitaire est entré en vigueur ce mercredi 21 juillet. Parmi les lieux soumis à l'obligation de présenter un pass sanitaire, les cinémas. Afin de contourner légalement cette nouvelle règle, de nombreuses salles de cinéma et de spectacle abaissent leur jauge à 49 spectateurs.
Dans ce cinéma de la périphérie de Rennes, ce mercredi après-midi, ces cinéphiles présentent tranquillement leur smartphone ou leur feuille avec leur QR Code au contrôleur. Un nouveau geste depuis ce 21 juillet pour prouver qu'ils sont détenteurs du fameux sésame qui leur permet d'assister à cette projection : le pass sanitaire. L'opération se déroule calmement sans incident, les spectateurs se livrant sans broncher à ce contrôle. Seules deux personnes se voient refuser l'accès à la salle, l'une car son vaccin ne date que de la veille et l'autre parce que le QR code présent sur sa feuille froissée n'est pas reconnu. Leur ticket leur a été remboursé.
Car pour aller au cinéma, au musée ou au spectacle, les personnes de plus de 18 ans doivent maintenant présenter une preuve de vaccination (deux doses plus une semaine, ou une dose plus une semaine dans le cas où vous avez déjà contracté le Covid), ou un test PCR négatif de moins de 48 heures ou une preuve de contamination de plus de 11 jours et moins de six mois.
Reste que le pass sanitaire n'a été étendu qu'aux lieux de loisirs ou de culture accueillant plus de 50 personnes. Certains lieux de culture et donc des cinémas ont ainsi décidé soit de proposer une jauge maximale de 49 personnes, pour certains à toutes les séances et pour d'autres seulement pour des séances à des horaires précis.
Les séances de la matinée et d'après 22h, sans pass sanitaire
Pour le Cinéville de Vern-sur-Seiche et le groupe de 15 établissements dont 9 en Bretagne, auquel il appartient, le choix a été fait de proposer deux types de séances, celles où le pass sanitaire est obligatoire et d'autres, celles du matin avant midi et celles du soir après 22h, accessibles à tous les publics mais limitées à 49 personnes.
Yves Sutter, directeur général de Cinéville, président du syndicat des cinémas de l'Ouest, c'est un choix fait parce que la mise en place est très rapide. "De nombreux Français sont en cours de parcours vaccinal, n'ont qu'une dose ou n'ont pas 7 jours de recul sur la seconde dose et ces personnes ne pourraient plus aller aujourd'hui au cinéma. Or, pour nous économiquement et pour tous ces gens qui ont envie d'aller au cinéma, on ne peut pas leur dire 'c'est fini pour vous le cinéma' donc on a trouvé cette solution."
Selon Yves Sutter, les premières réactions sont "très positives" car certains se voyaient déjà "exclus du cinéma". Or en vacances, les gens ont du temps et vont se faire une toile en famille. Or, "aux séances avec le pass sanitaire, pas sûr que toutes les familles auraient pu venir ensemble" pour des raisons de vaccination incomplète, ajoute le responsable.
Que des séances à moins de 50 spectateurs
Pour d'autres plus petites structures, avec moins de salles, de films à l'affiche, de séances donc et avec des programmation moins "grand public", plus art et essais, le choix a été fait de ne proposer que des séances à moins de 50 personnes et sans obligation de pass sanitaire.
C'est le cas à l'Arvor à Rennes, qui dispose de 5 salles. Un choix effectué car "nous sommes en saison basse, sans film très porteur et qui nous laisse le temps de prendre nos dispositions" justifie Eric Gouzanet, le directeur de l'établissement.
Tous espèrent que ces dispositions restent le moins longtemps possible et aspirent à retrouver une activité normale qui leur a tant manqué ces derniers mois.
