Le Secours catholique publie, ce 17 novembre, son rapport statistique 2022 sur la pauvreté en France. En Bretagne, comme sur le reste du territoire, la situation est préoccupante. Les demandes d'aide sont en hausse et l'association craint le pire pour cet hiver.
"On a des gens qui craignent l'hiver qui arrive, s'alarme Audrey Lemarchand, délégué départemental du Secours catholique pour le Morbihan. Des personnes ne vont chauffer qu'une seule pièce de leur logement et vont passer les prochains mois dedans. Ils ont peur de l'avenir."
Dans tous les départements bretons, les demandes d'aide sont en hausse et les bénévoles du Secours catholique sont inquiets.
Besoin d'être écouté
En Bretagne, comme au niveau national, la principale demande d'aide que reçoit le Secours Catholique est à 71% un besoin d'écoute.
Vient ensuite les demandes de soutien alimentaire pour 64% des personnes. Le soutien à la mobilité (transport) grimpe de 4 points à 11% et enfin les demandes de soutien pour les factures énergétiques monte aussi pour atteindre 8,7%.
"Il n'y a pas eu de répit pour les familles précaires, observe Audrey Lemarchand. Il y a eu la crise Covid puis la montée de l'inflation et la crise de l'énergie. Pour un ménage moyen, 30% des ressources vont pour les dépenses courantes. Pour les ménages les plus précaires, ce chiffre monte à 60%."
Un pourcentage qui augmente chaque année avec la hausse des prix. "Même si les minima sociaux ont été valorisés, l'inflation est toujours plus importante".
L'inflation grignote le reste à vivre des personnes
Pierre LevenéDirecteur du Secours catholique des Côtes-d'Armor
Dans le Morbihan, l'association accompagne près de 1.500 familles. 26% sont des couples avec enfants, 21% des femmes seules avec leurs enfants.
"L'inflation grignote le reste à vivre des personnes, constate Pierre Levené, directeur départemental du Secours catholique des Côtes-d'Armor. Nous aidons 5.500 personnes. En moyenne il ne leur reste que 7,50 euros de reste à vivre par personne."
29% des personnes aidés ne font pas valoir leur droits aux prestations sociales
"Les gens que nous rencontrons sont souvent loin de l'emploi et sont précaires depuis très longtemps, souligne Pierre Levené. Parmi eux, 29% ne font pas valoir leurs droits aux prestations sociales. Contrairement à ce qu'on peut entendre. Ils ne vont pas au bout de leurs démarches. Ils ont baissé les bras ou bien ils sont confrontés à l'informatisation pour les demandes en lignes."
Pour venir en aide aux plus pauvres avec le Secours Catholique, il est possible de donner de l'argent ou bien de donner du temps en devenant bénévole. "Nous recherchons toujours des bénévoles pour aller vers les gens. La première demande que nous recevons est une demande d'écoute, explique Audrey Lemarchand.