Avec l'inflation et la hausse du prix de l'énergie, les banques alimentaires dans le doute. "On ne peut pas continuer comme ça"

Avec l'inflation, l'augmentation du prix de l'énergie et des matières premières, les banques alimentaires bretonnes s'inquiètent pour leur avenir.

Dans un contexte économique mondial bousculé, les banques alimentaires sont à la peine. Les coûts de l'énergie ne cessent d'augmenter et de peser sur le budget : "On entend beaucoup parler de prix quatre fois plus hauts que l'année dernière" explique Martine Niedzak, présidente de la banque alimentaire du Finistère. En 2021, nous avions payé 18.000 euros, je vous laisse faire le calcul."

Parmi les installations qui consomment le plus : les chambres froides. "On en arrive à se poser la question d'éteindre certaines chambres froides pour faire des économies" déplore-t-elle. Chambres froides qui permettent de conserver certains produits de première nécessité pour les bénéficiaires.

Une aide de 60 millions d'euros

Élisabeth Borne, Première ministre, a annoncé récemment la création d'une aide de 60 millions d'euros pour les associations d'aide alimentaire et pour soutenir les initiatives locales et les circuits courts.

"C'est un vrai soulagement pour nous, cela va nous aider à acheter une nouvelle chambre froide, moins consommatrice en énergie, et de remplacer nos néons par des LED, également pour faire des économies" réagit Martine Niedzak.

"C'est une bonne nouvelle, mais reste à savoir comment cette aide va se concrétiser" nuance Gilles Le Pottier, président de la banque alimentaire de Rennes.

"Nous sommes les premiers à demander une valorisation des circuits courts et des produits locaux, mais avec le système actuel, nous avons déjà des difficultés à trouver des fournisseurs au niveau national, alors on ne sait pas comment cela va se passer au niveau local."

20% de bénéficiaires en plus 

La principale préoccupation de la banque alimentaire de Rennes, ce n'est pas le prix de l'énergie. "Nous avons un nouveau local avec des panneaux photovoltaïques, ce qui va permettre de limiter les coûts" explique Gilles Le Pottier.

"En revanche, ajoute-t-il, nous avons beaucoup de mal à trouver des partenaires qui répondent à nos appels d'offres nationaux. C'est inquiétant pour 2023." Dans ce contexte économique instable, les entreprises hésitent à s'engager sur des contrats de plusieurs années.

"Il faut que les règles s'assouplissent, d'autant que nous avons de plus en plus de bénéficiaires et de moins en moins de stock à cause de l'inflation."

La banque alimentaire de Rennes compte 20% de bénéficiaires en plus que l'année dernière.

Avec, en plus, un prix de l'essence en dents de scie, les incertitudes sont donc nombreuses pour les banques alimentaires et pour les entreprises avec lesquelles elles collaborent.

"Nos fournisseurs augmentent leurs prix et les entreprises qui font des dons vont se serrer la ceinture et possiblement moins donner" déplore Gilles Le Pottier. Nous misons énormément sur la collecte nationale pour nous approvisionner."

Cette collecte se déroulera  les 25, 26 et 27 novembre 2022. Elle représente 30% des produits secs distribués aux bénéficiaires durant toute l'année

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