La circulation des trains reste fortement perturbée ce lundi à la gare Montparnasse, trois jours après l'incendie d'un poste électrique alimentant la gare. La SNCF espère revenir à un trafic "proche de la normale" vendredi, et "complètement normal" lundi 6 août.
La compagnie espère que RTE (filiale d'EDF) pourra à nouveau alimenter la deuxième gare de France pour le trafic des TGV lundi 6 août soir, ou au plus tard mardi soir. Mais la circulation restera perturbée plusieurs jours car un centre de maintenance est touché.
"Reportés depuis vendredi sur Paris-Austerlitz, les départs et arrivées des TGV du Sud-Ouest pourraient ainsi être de nouveau reçus en gare de Paris-Montparnasse, dès mardi (hypothèse favorable) ou à partir de mercredi (hypothèse défavorable)", a-t-elle expliqué dans un communiqué à la mi-journée.
En attendant, "115 trains grandes lignes (ont été) supprimés lundi, soit 50% du trafic initialement prévu" à Montparnasse, gare parisienne desservant l'Ouest de la France, selon une porte-parole de la SNCF.
Parmi les trains restants, "60% partent et arrivent à Montparnasse et 40% sont reportés sur Paris-Austerlitz", ceux du Sud-Ouest. Quant aux TGV à destination de Tours et Poitiers, ils ont été supprimés et les voyageurs sont invités à utiliser les trains Intercités depuis Austerlitz.
Dans les deux gares parisiennes, les passagers rencontrés par l'AFP prenaient généralement les perturbations avec philosophie. "Ça se passe bien. Les clients ont été informés en amont", constatait à Montparnasse un gilet rouge, un agent de la SNCF chargé d'aiguiller les voyageurs, distribuant café et bouteilles d'eau.
"On a su avant que notre train faisait partie de ceux qui circulaient et le système d'information a bien marché", s'est réjouie auprès de l'AFP Geneviève, arrivant de Montréal avec son mari et ses trois enfants.
Marie-Françoise et Michel, deux septuagénaires de la banlieue de Rennes, arrivaient de Hambourg après une croisière en Norvège. Eux en voulaient plutôt à Air France, le retard de cinq heures de leur avion les ayant obligés à passer la nuit à Paris.
Gilets rouges
"On a été très bien accueillis, on nous a changé nos billets pour un train à 12H09, on n'a pas eu besoin de le racheter, la SNCF a très bien fonctionné", dit-elle. La gare d'Austerlitz, en revanche, était bondée. Des gilets rouges y distribuaient une note "à tous nos voyageurs" où la SNCF disait employer "toute son énergie" à apporter le "meilleur service", renvoyant toute responsabilité sur RTE (filiale d'EDF): "Nous vous demandons toute votre compréhension devant une situation que nous subissons tous et vous remercions de votre confiance."
"Je n'en veux pas à la SNCF, elle n'est pas responsable", notait Sébastien, lunettes de soleil et tee-shirt, partant en vacances à Bordeaux dans le TGV 8433 qui affichait un retard de 30 minutes. "Ils m'ont prévenu hier par texto et mail que le train partait d'Austerlitz."
D'autres voyageurs étaient visiblement bien moins ravis. "On a vraiment eu beaucoup de problèmes. Notre train de Montparnasse a été supprimé. On est venu en gare d'Austerlitz et là notre train est encore supprimé. On doit prendre celui de 12H22 pour Poitiers mais il est complet. Un agent nous a dit qu'on pourrait quand même monter", soupirait Nicolas, un retraité voyageant avec son épouse et son petit-fils.
Une "gilet rouge" a indiqué à l'AFP que des voyageurs étaient placés dans des trains complets et feraient le voyage debout. "On ressent vraiment l'énervement des voyageurs. C'est sûr qu'attendre plusieurs heures comme ça, ça ne leur fait pas plaisir", a-t-elle rapportée, lasse d'être insultée.
L'incident de vendredi a désorganisé le trafic ferroviaire en plein chassé-croisé estival, un an exactement après une panne géante qui avait totalement paralysé Montparnasse. Outre cette gare stratégique, le poste de haute tension d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) qui a brûlé vendredi alimente aussi le centre de maintenance des trains à grande vitesse de Châtillon.
"Les opérations de vérifications périodiques de sécurité (systèmes de frein, moteurs, portes...) n'ont pu être réalisées sur l'ensemble des trains. De nombreuses rames sont donc actuellement indisponibles à la circulation", a déploré la SNCF, promettant que les techniciens mettront les bouchées doubles quand le courant sera revenu. "Il faudra plusieurs jours pour que l'ensemble des rames nécessaires à un service normal puissent être préparées et vérifiées en toute sécurité", a-t-elle néanmoins prévenu.