Edouard Philippe a présenté son plan de déconfinement à l'Assemblée nationale ce 28 avril. Les cafés et restaurants ne pourront pas rouvrir à compter du 11 mai, pas une surprise pour les professionnels qui aimeraient pourtant être fixés.
Ce n'est que fin mai que des décisions seront prises concernant la réouverture des cafés et des restaurants a expliqué Edouard Philippe ce 28 avril, à l'Assemblée nationale. Pour ces derniers, la reprise n'aura donc pas lieu le 11 mai, date prévue pour un allègement du confinement.
.@EPhilippePM⁰ : "Nous prendrons une décision sur les bars, cafés et restaurants fin mai pour décider s'il peuvent ouvrir après le 2 juin."#Deconfinement #DirectAN #COVID19 pic.twitter.com/kxcKQdyWZa
— LCP (@LCP) April 28, 2020
"Réouvrir trop vite, c'est là que le danger peut arriver, qu'on ait des faillites en cascade"
"Pour nous il n'y a pas grand chose de nouveau", résume Bruno Kerdal, propriétaire d'un hôtel de 40 chambres et d'un restaurant à Theix. Il emploie une dizaine de salariés sur les deux établissements, qui sont en chômage partiel depuis le confinement. Il a laissé tomber le recrutement des saisonniers. "Les hôtels pourraient être réquisitionnés pour les personnes malades du Covid, qui ne peuvent pas s'isoler chez elles. Nous on est déjà inscrits pour ça, on attend maintenant les directives."
Il ne peut que constater : "Les restrictions de déplacements entre les régions ont des conséquences sur les réservations. Ça, plus la fermeture des lieux de loisirs, des plages. Il y a aussi des marchés de perdus, comme les repas de groupe qui ont une grande importance dans notre chiffre d'affaire."
Bruno Kerdal verrait bien une réouverture progressive des restaurants : "Il faudrait des restaurants tests, pour ceux qui le peuvent, pour voir ce qui fonctionne ou non." Il sait que l'avenir sera compliqué : "Si on doit rouvrir, cela va remettre les charges en route, c'est là que ça sera difficile."
"Franchement, on ne sait pas si on va rouvrir" lâche Julien Le Mentec, propriétaire de deux établissements à Lorient, un bar et un restaurant/bar. Il emploie en tout 18 personnes. "Là on n'a aucune date de donnée. Fin mai, ils vont voir comment on s'est comportés et là ils envisageront les choses. Pour nous l'été, il est mort. Avec l'annulation du Festival Interceltique, il y a un énorme manque à gagner." Les interrogations demeurent : "Quand est-ce qu'on ouvre et dans quelles conditions ? Comment protéger nos clients et nos serveurs ?"
"On ronge notre frein, on mange notre trésorerie. Il ne faut pas se cacher, on contracte des prêts pour survivre."
Les plages toujours inaccessibles
"Par mesure de précaution, les plages resteront inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin", a précisé Edouard Philippe.
Pour Dominique Cap, maire de Plougastel et président de la commission littoral à l'association des maires de France (AMF), il s'agit désormais de préciser. Vendredi prochain, une réunion a lieu avec François Baroin, président de l'AMF. "Ce que j'aimerais discuter, c'est l'ouverture des sentiers littoraux. Cette réouverture dans les zones sauvages permet de respecter les consignes et les distances. Le gouvernement a sûrement pensé aux plages de villes, celles qui sont proches des cafés et des restaurants. Je pense qu'ils n'ont pas voulu faire de différence." Pour lui, une réouverture début juin permettrait de préserver la saison touristique.
Du côté des festivals, les limitations s'imposent jusqu'à la fin de l'été. "Tous les évènements qui regroupent plus de 5 000 participants ne pourront se tenir avant le mois de septembre." A Lorient, le Festival Interceltique a annoncé son annulation.Les rassemblements représentent autant d'occasion pour la propagation du virus. E. Philippe
Le déconfinement du 11 mai n'est pas une certitude. Edouard Philippe a bien précisé qu'il aurait lieu si certaines conditions étaient remplies. La situation sanitaire devra être stabilisée. "Si à l'approche du 11 mai, le nombre de nouveaux cas journaliers n'était pas dans la fourchette prévue, nous devrons en tirer les conséquences. Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas au 11 mai."
Le risque d’une seconde vague, qui ruinerait les efforts et les sacrifices consentis au cours de ces 8 semaines, est un risque sérieux, qui nous impose de procéder avec prudence. #COVID19
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) April 28, 2020