Une nouvelle réunion se tenait ce lundi pour préparer le 6ème plan nitrate en Bretagne, dont l'application est prévue cet été. La FRSEA Bretagne, syndicat agricole, a claqué la porte. Malgré les efforts conséquents réalisés depuis 20 ans, elle regrette le manque de confiance de l'administration.
La FRSEA Bretagne, a quitté avec fracas, et après quelques minutes seulement, la réunion de préparation à la Dreal, direction régionale de l'environnement, à Rennes ce lundi. Comme les autres syndicats agricoles, coordination rurale ou confédération paysanne, elle participait à l'élaboration de ce qu'on appelle le Plan nitrate, 6ème version, autrement dit le « Programme d’actions régional en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole ».
Des plan nitrates depuis 1996
La Bretagne est en effet classée depuis 1994 en « zone vulnérable » au titre de la «Directive nitrates» européenne. Depuis 1996, elle met donc en oeuvre ces programmes quadriennaux d’actions. Les services de l’État, les collectivités, la profession agricole et les associations environnementales se retrouvaient donc une nouvelle fois pour travailler sur le sujet. Ce 6ème Plan nitrate devant entrer en application cet été 2018.De nouvelles réglementations malgré une meilleure qualité de l'eau
Depuis 20 ans, la qualité de l'eau s'est grandement améliorée en Bretagne. Les taux de nitrate sont ainsi passés de 51 mg/litre d'eau en 1996 à 31 mg/l aujourd'hui (sur 90% des points de mesure) et la tendance est encore à la baisse. Mais les pouvoirs publics déclarent vouloir aller encore plus loin et poursuivre l'action. Les agriculteurs de la FRSEA, malgré ces bons résultats, et les efforts importants réalisés, regrettent que l'administration ne leur fasse pas confiance, en leur imposant de nouvelles réglementations toujours plus drastiques "On est traité comme des tricheurs" s'indigne le syndicat. Plusieurs points d'achoppement, et en particulier la contrainte de déclarer chaque jour le nombre de vaches au pâturage, pour éviter un trop grand nombre d'animaux sur une même parcelle, avec un apport d'azote important, autre point, la réparation des drains, soit la mise en place de fossés à écoulement naturel dans les champs, ou encore la possibilité d'utiliser du glyphosate pour les cinq années à venir, avant l'interdiction.Une position du syndicat agricole qui pourrait avoir des conséquences sur l'application du 6ème plan Nitrate, programmée cet été.