Ce jeudi 14 mai, le gouvernement a annoncé un plan de soutien au tourisme très durement touché par la crise du coronavirus. Un effort global de 18 milliards d’euros, mais la crainte, pour les professionnels du secteur de voir leurs dettes augmenter toujours plus.
Depuis le début de la crise, les professionnels ont pu bénéficier de plusieurs mesures d’urgences. "La quasi-totalité du secteur a eu recours au chômage partiel et 6,8 milliards de PGE (Prêts Garanties par l’Etat) ont lui été accordé (10% du total des PGE)", rappelait ce jeudi 14 mai par le Premier ministre à l’issue d’un comité interministériel dédié au tourisme. L’objectif était de "limiter les faillites et les licenciements". Aujourd’hui, il faut, dit-il, "accompagner à la fois la reprise, puis la relance " d'un secteur sinistré.
Un plan "Marshall" de 18 milliards
Pour cela, le gouvernement, en lien avec les professionnels du tourisme a décidé de mettre en place toute une batterie de nouvelles décisions économiques. Il y est question de prolongement du chômage partiel, de prêts garantis par l’Etat, d’exonérations sociales ou encore de reports d’impôts… Au total, le plan s’élève à 18 milliards d’euros. "Un engagement sans précédent", a souligné Edouard Philippe, mais qui ne suffira pas, estime Karim Khan, président de l’UMIH Bretagne."Je pense qu’il ne va pas assez loin. Une bonne partie de l’aide c’est du prêt. Les entreprises se sont endettées pour pouvoir sauver leur trésorerie, on leur demande de s’endetter à nouveau pour pouvoir sortir la tête de l’eau et financer la relance. Ça va être très très difficile", explique-t-il.
"Le chômage partiel est prolongé jusqu’en septembre seulement. Cela ne suffira pas à éviter les licenciements", complète François de Pena, membre du comité de direction de l’UMIH Ille et Vilaine.
D’autant plus difficile que les discussions ne sont pas bouclées. Des incertitudes persistent. Notamment sur les protocoles sanitaires auxquels les hôtels, restaurants, gîtes et campings devront se plier. La profession est toujours dans l'attente.
Et sur ce point, un désaccord subsiste : la contrainte pour chaque établissement accueillant du public de consacrer 4 m2 de surface par client.
"Cela ampute énormément notre capacité d’accueil et donc notre capacité à dégager du chiffre d’affaires", s’inquiète le président de l’UMIH Bretagne. "C’est inconcevable. Il faut qu’on trouve un point d’entente. Si le ministre de la santé reste sur cette position, bon nombre d’établissements ne pourront pas ouvrir", prévient Jean-Virgile Crance, président du Groupement National des Chaînes Hôtelières.
Un nouveau rendez-vous est fixé au 25 mai. Pour confirmer la date d’ouverture des cafés et restaurants initialement prévue le 2 juin, "dans les départements verts". D’ici là, "Il faut que notre capacité à contenir l’épidémie soit confirmée", tenait à préciser Edouard Philippe. Les modalités d'ouverture devraient également être réglées.