Dans le cadre magnifique de la baie du Kernic à Plouescat (Finistère) se tiennent tous les ans, des courses hippiques. Un hippodrome éphémère est monté au gré de la marée. L'environnement est idyllique et peu commun.
Un spectacle fugace se déroule sur les 250 hectares de la baie du Kernic à Plouescat (Finistère). Pendant 2 jours, jusqu'à ce soir, une quinzaine de courses hippiques réunissent jockeys, drivers et spectateurs dans une ambiance bon enfant. Plouescat est un des 4 hippodromes maritimes de France avec Plestin-les-Grèves (Côtes d'Armor), Ploubalay-Lancieux (Côtes d'Armor) et Jullouville (Manche).
Une course, aussi contre la montre
Pour installer cet hippodrome marin éphémère, une quarantaine de bénévoles est à pied d'oeuvre. Ils ont deux jours pour placer les balustrades sur 1000 mètres de long et 20 mètres de large, sans compter les tribunes d'un millier de personnes et tous les stands alentours.
Car pour ériger ce lieu, il faut aussi attendre les mortes eaux, donc des coefficients de marée bas (coef 40 sur ces deux jours).
"Mardi soir à 18h tout sera démonté et la mer aura repris ses droits" explique Jean-Claude Quéguiner, le Président de la Société des courses hippiques de Plouescat. La société s'engage d'ailleurs à laisser ce site, classé Natura 2000, dans un parfait état.
Trot attelé, trot monté et chevaux bretons
Les courses sur le sable dur de la baie du Kernic ont commencé en 1882. A l'origine organisées par des agriculteurs et des notables, elles sont devenues au fil du temps, des courses officielles reconnues par la fédération nationale des courses hippiques.
"Il existe un code des courses, comme un code de la route. Quel que soit l'endroit où elles se déroulent, il s'applique. Pour le trot, pour le galop, les juges sont là pour le faire appliquer" explique Yves Grall, juge d'arrivée. Car en plus du plaisir de concourir dans les embruns, jockeys et drivers ont de beaux prix à la clef.
Certains viennent même de loin pour courir, comme Caroline Gence. La gagnante du trot monté est angevine et apprécie le lieu. "Ca change, c'est très agréable de travailler les chevaux sur la plage, à la mer. Ca les dépayse car on ne les amène jamais à la mer. Le sable naturel c'est plus souple, ça leur fait moins mal" confie l'apprentie jockey.
Quelques courses ont encore lieu jusqu'à ce soir, 18 heures. Sinon, il faudra attendre l'année prochaine.