Les Bretons, près de 200, formaient une bonne partie du cortège qui a manifesté ce samedi dans les rues de Paris pour la défense des langues régionales. En ligne de mire, la réforme du lycée et du baccalauréat qui met à mal l'enseignement des langues régionales, conduisant "à accélerer leur déclin".
C'est à bord de trois cars, que plus de 150 bretonnants se sont rendus à Paris pour manifester leur attachement à la langue bretonne. Sur le parvis de la basilique Sainte-Clothilde, ils ont été rejoints par une cinquantaine de sympathisants de la diaspora bretonne et par près de 300 autres défenseurs de langues régionales venus des quatre coins de la France représentant le corse, le basque, l'alsacien, l'occitan... Ils répondaient tous à l'appel du collectif "Pour que vivent nos langues", regroupant une quarantaine d'associations d’enseignement et de promotion des langues régionales en France.
Le cortège, revendicatif sans être vindicatif, s'est élancé vers 11h30, scandant "Pour que vivent nos langues". La manifestation n'ayant pas été autorisée par la préfecture de Paris, le cortège s'est retrouvé bloqué par les forces de l'ordre à l'intersection de la rue de Grenelle où se situe le ministère de l'Éducation nationale.
Alors que des jeunes entonnaient le Bro gozh ma zadoù, l'hymne breton, les manifestants bretons affichaient leurs slogans dont "Hep brezhoneg, Breizh ebet" ("Sans breton, pas de Bretagne").
Une meilleure reconnaissance dans l'éducation
Le mouvement de ce 30 novembre pointait particulièrement l'enseignement des langues régionales en France et la réforme Blanquer, du nom du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Malgré les efforts de nombreux militants, parents d'élèves et enseignants de l’enseignement public, de l’enseignement associatif et de l'enseignement catholique, pour certains présents dans le cortège, les langues régionales seraient "mises à mal" par la réforme.
Par exemple, les manifestants dénoncent dans cette réforme le coefficient de 1 attribué à ces langues, alors que les associations demandent un coefficient de 3. Ce jeu de coefficient défavorable met ces langues régionales en concurrence avec d’autres langues. Ainsi, en Bretagne, le latin, une langue morte, a un plus haut coefficient que le breton. Tout cela entraîne un risque de désaffection vis-à-vis de ces enseignements, et une dévalorisation.
Une délégation de cinq représentants a été reçue par le directeur de cabinet du ministre de l'Éducation. À leur sortie, ils ont expliqué avoir été "écoutés mais pas entendus".