Le Collectif “Pour que vivent nos langues”, regroupant une quarantaine d'associations d’enseignement et de promotion des langues régionales en France, appelle à une mobilisation à Paris ce samedi. Elles dénoncent une mauvaise volonté de l'Etat et parlent d'un "linguicide".
Les langues régionales, ce sont l’occitan, le basque, le breton, le catalan, le corse, le flamand, l'alsacien, les créoles et quelques autres. Des langues, qui toutes figurent à l’inventaire des « langues menacées de disparition » de l’Unesco. Le Collectif “Pour que vivent nos langues”, regroupant une quarantaine d'associations, réaffirme que ces langues sont en danger et l’État français, "en dépit de multiples condamnations par l’ONU, continue son œuvre de destruction du patrimoine immatériel millénaire que sont nos langues et nos cultures". Des associations qui dénoncent surtout "une mauvaise volonté de l'Etat, derrière des apparences et des discours convenus."
Rassemblement et pétition
Un rassemblement est donc annoncé à Paris ce samedi 30 novembre à Paris, devant le ministère de l'Education nationale à 11h, pour la sauvegarde des langues régionales. Une pétition est également en cours, qui a d'ores et déjà reccueilli 13 000 signatures. Une mobilisation organisée à l'initiative notamment du député breton Paul Molac. Ces élus et collectifs appellent à des "politiques linguistiques porteuses d’espoir pour l’avenir à l'image de ce qui se fait au Québec, au Pays de Galles ou encore dans la communauté autonome du Pays basque".
Si la région Bretagne peut faire plus elle ne décide ni des langues parlées dans un tribunal ou de celles enseignées à l'école. Notre problème reste majoritairement l'organisation de la France jacobine. Soyez nombreux à Paris le 30 novembre pour denoncer la politique de Blanquer https://t.co/4Tfts83P8u
— Paul Molac (@Paul_Molac) November 12, 2019
La réforme Blanquer mise en cause
Un mouvement qui pointe en particulier l'enseignement des langues régionales en France, malgré "les efforts de nombreux militants, parents d'élèves et enseignants de l’enseignement public, de l’enseignement associatif et de l'enseignement catholique ainsi que des élus et bénévoles qui forment un réseau dense et actif", mais qui "ne peuvent suffire face à la mauvaise volonté de l’État". La réforme du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer est mise en cause, qui "met à mal" l'enseignement des langues régionales, conduisant "à accélerer leur déclin". Des langues, pour lesquelles dans la réforme du bac il est attribué un coefficient de 1, "dérisoire et ridicule", dénoncent les associations, qui demandaient un coefficient de 3, pour des langues qui en outre sont mises en concurrence avec la deuxième langue. Ce qui entraine une large désaffection vis à vis de ces enseignements, et une dévalorisation. "Les chutes d’effectifs atteignent jusque 70% dans certaines classes de lycée !" selon le collectif Pour que vivent nos langue .