Alors que le plan pénitentiaire était présenté au Conseil des ministres de ce 12 septembre, voici un état des lieux de la surpopulation carcérale en Bretagne et les grandes lignes du projet qui pourraient y remédier.
En Bretagne, le taux de surpopulation dans les prisons est de 123 %.
C’est 5% de plus que la moyenne nationale : 118 %.
Presque 300 places manquantes
Selon les derniers chiffres fournis par le Ministère de la Justice, il y avait 2104 détenus en Bretagne au 1er août dernier.
Pourtant le nombre de places dans les prisons de notre région se limite à 1710 places.
De grandes disparités
Parmi les 7 établissements pénitentiaires bretons, la prison pour femmes de Rennes est la moins engorgée, elle accueille 72 détenues pour 100 places. D’ailleurs les femmes ne sont globalement que 4% des détenus.
À l’opposé, la maison d’arrêt de Saint-Brieuc est la plus engorgée : avec 155 détenus pour 100 places.
Les chiffres des 7 prisons bretonnes
BREST
Maison d’arrêt de Brest : 353 détenus – 254 places – Densité 139 %
SAINT-MALO
Maison d’arrêt de Saint-Malo : 131 détenus – 92 places – Densité 142,4 %
SAINT-BRIEUC
Maison d’arrêt de Saint-Brieuc : 132 détenus – 85 places – Densité 155,3 %
VANNES
Maison d’arrêt de Vannes : 72 détenus – 52 places – Densité 138,5 %
LORIENT
Centre pénitentiaire de Lorient-Ploemeur : 325 détenus – 227 places – Densité 143,2 %
RENNES
Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin : 883 détenus – 712 places – Densité 124 %
RENNES prison des Femmes
Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes : 208 détenus – 288 places – Densité 72,2 %
Les chiffres donnés ici pour les Centres pénitentiaires sont obtenus par le cumul de leurs différents quartiers respectifs que l'on retrouve dans le détail ici :
Source : http://www.justice.gouv.fr
(note CSL = centre ou quartier de semi-liberté / qMA = quartier maison d'arrêt / qCD = quartier centre de détention)
Courtes peines et surpopulation
En Bretagne, les prisons les plus surpeuplées sont les maisons d’arrêt : la surpopulation y est de 141 %.
Or ce sont ces maisons d’arrêt qui concentrent les peines de moins de deux ans.
Dans les centres de détention, qui accueillent les peines supérieures à deux ans, la densité carcérale tombe à 82 %.
Le Plan Pénitentiaire : un projet de loi pour la fin de l’année
Le projet du ministère de la Justice comporte deux volets qui chacun pourraient désengorger les prisons.
Premier volet : nouvelle échelle des peines
privilégier les alternatives à la détention pour les courtes peines.Le projet présenté au Conseil des ministres du 12 septembre 2018, entend « redonner du sens à la peine en évitant que les peines de moins de six mois soient exécutées en détention tout en assurant une exécution effective des peines supérieures à 1 an. Le projet repose sur une nouvelle échelle des peines.
Deuxième volet : programme immobilier
C'est un programme immobilier pénitentiaire pour créer de nouveaux types d’établissements et mieux adapter les régimes de détention.
- Création de 2000 places en structures d’accompagnement vers la sortie (SAS)
- Construction de centres pénitentiaires équipés de quartiers de confiance.
Les déplacements s’y feront à l’aide de badges, à l’instar des Pays-Bas.
Les détenus pourront accéder à des espaces d’atelier pour développer une réelle activité professionnelle. - Construction de deux prisons intégrant des entreprises partenaires pour développer un dispositif de prise en charge par le travail en détention et qui se poursuivra après la libération. (360 places)
- Construction également de maisons d’arrêt « classiques » avec un haut niveau de sécurité dans les régions où elles s’avèrent nécessaires (2500 places)
Si le gouvernement atteint son objectif le nombre de détenus devrait baisser d’environ 8 000, et la Bretagne devrait être une des régions à en bénéficier.
voir le détail du projet de loi :