Disparu en 1968 au cours d'un exercice, le bâtiment est toujours introuvable ce 5 février 2019, 51 ans après le drame. Parmi l'équipage, cinq Bretons y laissèrent leur vie. Cependant, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé relancer les recherches.

Il gît par 2.000 mètres de fond. Le sous-marin La Minerve a disparu le 27 janvier 1968 au large du cap Sicié, à proximité de Toulon. Alors qu'il réalisait des exercices en plongée à une vingtaine de kilomètres de Toulon, le sous-marin a sombré avec corps et biens.
Ce matin de janvier, vers 8 heures, le sous-marin envoie un message à l'avion qui l'accompagnait. Ce message disait que le sous-marin serait à son poste d'amarrage dans une heure environ. Ce fut le dernier signe de vie à l'intérieur du bâtiment avant qu'il ne sombre dans les profondeurs de la Méditerranée.
 

Des recherches infructueuses

Dès l'annonce de la perte de contact avec l'équipage de La Minerve, des campagnes de recherches sont effectuées au large de Toulon. La première campagne date de janvier/février 1968, la seconde de septembre/octobre 1968. Toutes deux en vain.
Ensuite, le dossier avait été classé "secret défense", laissant les 52 familles des marins disparus dans l'inconnu.
  
Il aura fallu cinquante ans pour que La Minerve sorte de l'oubli. À l'occasion de la commémoration de la disparition du sous-marin en 2018, l'amiral Dominique Salle a relancé le souvenir de l'équipage disparu. En tant que président de l'Association Générale des Amicales de Sous-Mariniers (AGASM), il soutient la reprise des recherches pour La Minerve.

Un soutien qu'apprécie particulièrement Hervé Fauve, fils du commandant André Fauve, lieutenant de vaisseau, qui disparut à l'âge de 32 ans. "Pendant cinquante ans, les familles éparpillées dans toute la France ont fait leur deuil chacune chez elle, détaille Hervé Fauve. Elle n'avaient aucune information à cause du secret défense."
 

2018, année du changement

Motivé par la commémoration de l'amiral Salle, Hervé Fauve a pris l'initiative de créer un site web en 2018 recensant l'ensemble des connaissances qu'il avait de l'accident. Ce site a permis aux familles des disparus de se rassembler et de commuer leurs efforts de recherche. 
Première étape, "la déclassification du dossier qu'on a obtenu en juin 2018." À partir de là, Hervé Fauve s'est rendu compte que "les recherches ont été vite abandonnées." 

Pas de quoi décourager les descendants des sous-mariniers disparus en 1968. Depuis cette commémoration du cinquantenaire de l'accident, "on reçoit un soutien très important des anciens officiers de Marine" Notamment l'association de l'amiral Dominique Salle.
L'adhésion des familles et la preuve de spécialistes que l'épave peut être retrouvée ont permis de motiver les familles à contacter les pouvoirs publics à l'automne dernier.
Maintenant soudés, ils ont décidé de co-signer tous ensemble une lettre destinée au Ministère des Armées pour que décision soit prise de relancer les recherches.

Cette lettre, soutenue par la presse varoise notamment, a eu écho à Paris. Florence Parly a donc décidé ce 5 février de reprendre les recherches officiellement. 
 


"Émotion et soulagement" pour Hervé Fauve. Il a appris la nouvelle par téléphone le jour même de l'annonce. C'est le chef d'État-major de la Marine Nationale en personne qui le lui a annoncé. 
Désormais, l'espoir renaît pour les familles des 52 disparus. Une première campagne de recherche sera lancé dès le mois de février. Si elle est infructueuse, deux autres seront entreprises courant 2019. L'avancée des technologies depuis la drame encourage les familles à y croire d'autant plus.
 
Cinq Bretons parmi les disparus de La Minerve
  • André FAUVE (32 ans) : Lieutenant de vaisseau, marié, deux enfants, un enfant à naître 
  • Jean-Pierre NAUDIN (25 ans) : Second maître 2. Missilier. Célibataire.
  • Bernard HELIES (20 ans) : Quartier-maître mécanicien. fiancé
  • Jean-Luc MOAL (23 ans) : Quartier-maître 1. Missilier, célibataire
  • Guy ROPART (19 ans) : Quartier. Maître missilier célibataire
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