Régionales 2021: "En constituant ma liste, je n'ai pas cédé aux pressions'", Thierry Burlot, « Nous la Bretagne »

Thierry Burlot, la tête de liste « Nous la Bretagne » présentait ce lundi 26 avril ses premiers colistiers. Le candidat soutenu par la majorité présidentielle a dû arbitrer et doser pour respecter les équilibres politiques. Un exercice délicat.

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Jusqu’à ce lundi après-midi, deux heures avant une conférence de presse programmée depuis ce week end, les noms et les positions des candidats «  Nous la Bretagne » aux places éligibles n’étaient toujours pas validés.

Il faut dire qu’il y avait visiblement l’embarras du choix. " 250 personnes ont proposé leurs services pour participer à l’aventure des élections régionales. Preuve que notre projet a de l’attrait. Mais je n’ai pas cédé aux pressions " précise Thierry Burlot.

Car pas moins de six formations politiques se sont rangées derrière le candidat (LREM, MoDem, UDI, Agir, Territoires de progrès et Volt). Or, tout le monde se compte. Se rassembler d’accord mais aussi exister.  

Thierry Burlot qui brigue le fauteuil de président de Région en juin prochain applique déjà le gouverner c'est choisir" cher à Pierre Mendès-France. Même s'il lui a fallu déployer des talents de diplomate mais aussi d’alchimiste. La formule était relativement simple: 1/3 de centre gauche, 1/3 de centre droit et 1/3 de société civile.


La plume d’Emmanuel Macron candidat 

« Les responsables LREM ont l’impression d’avoir cédé trop de places. Mais le mouvement doit apprendre la culture des alliances » reconnait un élu centriste breton qui souhaite garder l’anonymat.

Pourtant des gages ont été donnés aux macronistes. Thierry Burlot entretient un dialogue permanent avec l’Elysée. Le poste très stratégique de directeur de campagne est occupé par Olivier Dulucq, un proche du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Des places éligibles ont été également garanties à deux élues bretiliennes : Hind Saoud, la chef de file du groupe LREM à la Région et Carole Gandon, candidate malheureuse aux dernières municipales à Rennes.

Enfin, les chances d’un premier mandat seraient aussi données à Jonathan Guémas, jeune haut fonctionnaire breton, ancien élève du lycée Chateaubriand. Aujourd’hui la plume du chef de l’Etat. Un parachutage qui ferait d’ailleurs « tousser » certains au sein de la nouvelle alliance. 

Thierry Burlot s'est lui-même contenté d'une cinquième place dans les Côtes d'Armor laissant le leadership dans ce département à Olivier Allain, vice président sortant chargé de l'Agriculture au Conseil régional. "La preuve que j'engage pour la gagne et que je joue collectif " assure la tête de liste 

                                    


Les maires en force

La liste " Nous la Bretagne" soigne tout autant sa gauche que sa droite. Se retrouveront par exemple côte à côte la conseillère départementale du Finistère Florence Ziegler, suspendue du Parti socialiste pour un an et la première adjointe de la mairie de Vannes, Anne le Hénanff, ex secrétaire départementale UMP du Morbihan. L’élue sera même chef de file de la liste « Nous la Bretagne »  dans le Morbihan.

Les centristes, quant à eux, apportent dans la corbeille de mariage des élus de terrain bien implantés. Bernard Marboeuf , ancien président de Fougères agglomération et actuel président UDI de la commission des finances à la Région occupera la seconde place en Ile-et-Vilaine. Didier Lechien, le maire de Dinan, Teddy Régnier, le maire de Châteaubourg ou bien encore Armelle Nicolas, la maire d’Inzinzach-Lochrist, tous trois confortablement élus aux dernières municipales, s’engagent également dans la bataille des régionales.

                                                              

 

Tout comme Yves Bleunven et Dominique Cap, respectivement présidents des associations des maires du Morbihan et du Finistère. Deux élus aux réseaux importants. Ce qui est toujours bon à prendre dans une campagne électorale très courte. « Je ne suis pas encarté et j’apprécie la volonté de rassembler affichée par Thierry Burlot. Je suis certain qu’il sera aussi le candidat de l’équilibre des territoires. C’est un enjeu essentiel pour notre région » avoue Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas.


Richard Ferrand s'engage

On notera tout de même l’absence de parlementaires bretons. Choix assumé par Thierry Burlot qui ne souhaite pas voir les élections régionales se transformer en premier tour des élections législatives de 2022.

« Ce ne sera pas une liste de cumulards et c’est très bien ainsi. La Bretagne mérite d’avoir une équipe entièrement tournée vers les intérêts et projets bretons. Et puis la liste est soutenue par la quasi-totalité des 27 députés bretons » explique Florian Bachelier, député LREM d’Ille-et-Vilaine et premier questeur de l’Assemblée nationale.

« J’ai été le suppléant d’une députée -Corinne Erhel- qui était également conseillère régionale. Notamment sur les dossiers économiques, elle a prouvé que ces deux mandats étaient parfaitement compatibles. Ce n’est plus visiblement d’actualité. Mais ni déception, ni amertume sur ce choix là » ajoute Eric Bothorel, député LREM des Côtes d’Armor .

Deux exceptions notables tout de même. La députée européenne Modem, Marie-Pierre Vedrenne, et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, seront respectivement en première et troisième position, en Ille-et-Vilaine et dans le Finistère. « La Bretagne a besoin d’avoir des relais efficaces sur les dossiers européens et à Paris. L’intervention de Richard Ferrand sur le dossier des langues régionales a été déterminante » justifie Thierry Burlot.


La présidente de Diwan approchée

Restent les candidats issus de la société civile. Les noms seront égrennés ces prochains jours au fil de la campagne. La liste « Nous la Bretagne » veut afficher la volonté de promouvoir "ceux qui oeuvrent au quotidien pour la Bretagne". Des places éligibles seraient réservées notamment dans les Côtes d’Amor à Stéphanie Stoll, l’actuelle présidente de Diwan et dans le Finistère, à Eric Grall, originaire de Batz et  numéro 2 d’Atos, un des géants mondiaux du numérique.

Le 10 mai prochain, Thierry Burlot prévoit de proposer aux Bretons dix mesures phares. « Nous, nous accélérons notre campagne mais je note que le président sortant ne s’est toujours pas déclaré. A deux mois des élections, ce n’est pas normal. La confrontation des idées et des projets doit absolument avoir lieu » fait remarquer le candidat soutenu par la majorité présidentielle.
 

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