Avec 35 000 adhérents, Volt est le seul parti paneuropéen. Avec les élections régionales, il veut s'implanter en Bretagne. Une alliance a été conclue avec Thierry Burlot. Le porte-parole breton, fondateur du think tank "Breizh Civic Lab", Stéphane Péan sera en position éligible. Entretien.
Vous souhaitez vous installer dans le paysage politique breton. Pourquoi n’avez-vous pas présenté votre propre liste pour ces élections régionales ?
C’était une option. Nous étions en capacité de présenter 91 colistiers. Mais les règles électorales françaises ne sont pas favorables aux jeunes mouvements politiques. C’est dommage car dans d’autres pays européens, Volt a gagné en visibilité. Nous avons un parlementaire européen, trois députés aux Pays-Bas et des élus locaux en Allemagne, en Italie et en Bulgarie.
Pour ces élections régionales, l’obligation d’obtenir 5% des suffrages pour être remboursé des frais de campagne et avoir le droit de fusionner a été pour nous assez rédhibitoire.
Nous avons donc plutôt choisi de faire des alliances.
Vous avez contacté plusieurs listes ? Qui vous a répondu ?
Nous défendons trois convictions fortes : L’Europe, l’écologie et le progressisme. Au niveau européen, on est plutôt classé au centre gauche.
En Bretagne, deux listes ont accepté de discuter. Celle incarnée par Claire Desmarres-Poirier pour EELV et l’UDB, et celle emmenée par Thierry Burlot qui rassemble LREM, le Modem et l’UDI.
Nous avons été finalement séduit par le projet "Nous, la Bretagne" de Thierry Burlot. Un projet, selon nous beaucoup plus pragmatique.
Le mouvement politique et citoyen #Volt, écolo-progressiste et proeuropéen, sera bien présent aux #régionales2021. Voici en avant première nos 5 candidats volters pour la #Bretagne (dont 44). Vous en saurez davantage dans les prochains jours !#VotezVolt #Régionales2021 #Europe pic.twitter.com/sZBTkoDVeB
— Volt Bretagne (@VoltBretagne) April 6, 2021
Vous êtes candidat sur l’Ille-et-Vilaine. Et vous serez le seul candidat "Volt" en position éligible. N’avez-vous pas l’impression d’être un faire valoir ?
Non. Pour nous l’objectif c’est d’être visible et d’avoir au moins un élu qui entre au Conseil régional.
La liste de Thierry Burlot réserve un tiers des places pour le centre gauche, un tiers des places pour le centre droit, un tiers des places pour la société civile. Nous sommes inclus dans cette dernière catégorie. Ça nous convient, car nous sommes avant tout un mouvement citoyen.
Nous serons présents sur la liste "Nous la Bretagne" dans tous les départements bretons. C’est l’essentiel.
Quelles idées fortes souhaitez-vous proposer aux Bretons ?
Nous avons dix priorités consultables sur notre site internet. S’il fallait retenir certaines de nos propositions, je citerais la création d’une Assemblée de Bretagne, d’un Conseil consultatif du développement durable et d'un Conseil consultatif citoyen régional permanent, véritable contre pouvoir.
L’idée générale, c’est aussi de "booster" la visibilité de la Bretagne sur le plan international. Actuellement on se contente de gérer des fonds européens. On se limite trop également à une collaboration avec les pays celtiques. Il faut être plus ambitieux.
Au vu d’un récent sondage Elabe, l’Europe n’est pas très porteuse actuellement sur le plan politique. Une majorité de Français estime que l’Union Européenne n’a pas été à la hauteur dans la crise du Covid...
Justement, je pense que la crise du Covid a montré qu’il fallait plus d’Europe. Notamment en matière de santé. Le retour des Etats nations n’est pour nous une solution.