Thierry Burlot , Vice-président chargé de l’environnement à La Région, officialise ce vendredi sa candidature aux élections régionales. Il sera soutenu par les macronistes et les centristes bretons mais il vise un rassemblement très large.

« Je me dis que c’est le moment. Le moment de proposer  ma vision de la Bretagne . Je peux créer les conditions d’un grand rassemblement. Et qui plus est avec le soutien entier de mes proches «  confie Thierry Burlot . A 62 ans, cet ingénieur formation , père de quatre enfants, parait libéré mais aussi déterminé.

 

Ci-dessous, le replay de votre émission avec Thierry Burlot 

 

Il a choisi de "franchir le Rubicon". .Prêt aussi à prendre et à rendre des coups. Car Thierry Burlot prend un risque, celui d’écorner son image.

Chose assez rare en politique on ne lui connaît pas d’inimitiés. Que ce soit à la présidence du comité de Bassin Loire-bretagne ( "parlement de l’eau" regroupant 8 régions et 36 départements ) où il vient d’être réélu à une écrasante majorité, ou à l’Agence française de la Biodiversité qu’il dirrige depuis 2020, il a su fédérer des courants contraires.

Etre accepté à la fois  par des chasseurs et des associations de protection de l’environnement révèle une certaine maîtrise dans l’art du compromis ou du consensus.

"J’aime le travail d’équipe,  j’aime être un animateur"  avoue-t-il .

L’écologie, ce n’est pas seulement mettre de la peinture verte

Pour autant sur les dossiers environnementaux, Thierry Burlot semble intransigeant. Il se voit d’ailleurs toujours comme un lanceur d’alerte.

Encore officiellement "monsieur Environnement" de la majorité régionale sortante, il n’hésite pas à décocher ses flèches sur certains choix de l’exécutif actuel.

"Concernant la filière volaille, j’étais le seul à contester les aides régionales pour les fermes usines. Il faut des choix clairs. L’avenir de notre agriculture ne passera pas par la quantité mais par la qualité. Sur les volumes, on sera toujours battu par le Brésil ou l’Allemagne. Le revenu de nos agriculteurs doit se construire sur une montée en gamme de notre production"  explique le candidat.

La menace d'une fracture territoriale

Thierry Burlot se fait aussi le chantre de l’équilibre entre les territoires . Normal lorsque l’on a été durant 11ans maire de Pléguien.

Car cette  petite commune des Côtes d’armor située entre Saint-Brieuc et Paimpol se trouve pile sur la frontière luinguistique entre le breton et le Gallo.

Pour le président de l’Agence nationale de la Biodiversité, la fracture territoriale  est le grand danger qui menace la Région dans les années à venir. Et de l’illustrer avec un autre défi : la qualité de l’eau. Un des combats de sa vie.


«  Le Finistère a 70 % de masses d’eau conforme. L’Ile et Vilaine n’en compte que 3%. C’est pourtant ce département qui concentre le plus grand nombre d’entreprises.  Mais ce sont les côtes d’armor  vont ainsi fournir les milliers de m2 d’eau nécéssaire au fonctionnement de la nouvelle usine Bridor situé à l’est de Rennes . il est temps de rééquilibrer l’attractivité économique de La Bretagne. Alors arrêtons d’arroser là où cela pousse déjà. La Métropole rennaise aspire tout. »

L’élu  souhaiterait ainsi des aides à l’installation d’entreprises plus ciblées et pourquoi pas majorées en fonction des lieux d’implantation.

Clarifier les compétences avant de fusionner

Sur le dossiers des institutions, Thierry Burlot veut être pragmatique. Il admet que la décentralisation est pour l'instant un rendez vous manqué pour la majorité présidentielle.

"La Région n’a pas d’autonomie fiscale , elle est donc condamnée à rester modeste"  regrette t-il. Alors si l'Assemblée unique est un objectif , pas question pour lui de brûler les étapes.

"Les départements et la Région doivent d’abord se coordonner d’avantage et clarifier leurs compétences respectives. Prenons l’exemple de la gestion des espaces naturels sensibles. La Région est chef de file mais les moyens financiers sont détenus par les départements. Ce n’est pas logique" estime Thierry Burlot .

Un pour tous, tous pour un

Reste à maintenant à imposer un style et  un positionnement sur l’échiquier politique breton.


Sur sa gauche, les chemins se séparent avec le président sortant PS : «  Je n’ai pas compris le positionnement  de Loïg Chesnais Girard . Il s’est malheureusement placé sous la tutelle des socialistes de la Métropole rennaise » avoue le candidat.

Sur sa droite, thierry Burlot  est sûr une ligne de crête. Comment apparaître comme un candidat libre de toutes contingences partisanes sans pour autant froisser les intérêts politiques de ses futurs alliés? 

Le vice président chargé de l’environnement le reconnaît bien volontiers : "J’ai toujours été mal à l’aise avec les partis politiques. Je n’aime pas dépendre de Paris. C’est pour cela que je n’ai jamais souhaité être parlementaire".

Thierry Burlot a trouvé  au sein de la République en Marche des soutiens de la première heure notamment la députée du finistère Sandrine le Feur,  agricultrice bio.

Liberté surveillée

Mais le candidat sera un peut tout de même en liberté surveillée.

La cheffe de file du groupe au Conseil régional , Hind Saoud , qui avait un temps approché le député européen LREM Pierre Karleskind pour une eventuelle candidature, précise : « Nous nous rangeons derrière Thierry Burlot parce qu’il maîtrise les dossiers régionaux et parce qu’il a toujours montré sa capacité à dégager des consensus. Notre objectif c’est justement de rassembler large mais nous ne cautionnerons pas une opposition systématique et stérile au gouvernement. »                                                                                                                                                                                                        

Les centristes du Modem et de l’UDI se rallient également mais veulent affirmer leur identité. Comme pour instituer un rapport de force en vue de la constitution des listes et au sein du prochain executif en cas de victoire. "Nous souhaitons travailler avec Thierry Burlot parce qu’ il incarne une candidature centrée mais pas question pour nous de cacher nos étiquettes. Ce sont le Modem et l’UDI en tant que tels qui seront partenaires" prévient Bernard Marboeuf , conseiller régional UDI et président de la commission des finances à la Région .

Thierry Burlot  martèle, lui, qu’il sera le garant d’un collectif élargi à de nombreuses sensibilités : "Je veux aussi intégrer dans ma liste des personnalités de la société civile. Et tous les élus qui se sentent progressistes." Des ralliements de poids venus du morbihan sont d’ailleurs annoncés prochainement.

En attendant les élections régionales, le vice-président chargé de l’environnement siège toujours au sein de l’exécutif.

Pendant plusieurs semaines , une sorte de cohabitation sera donc inévitable . "Nous sommes en pleine crise économique et sanitaire. Notre priorité c’est de travailler pour tout les bretons" estime Fanny Chappé, qui préside le groupe socialiste à la Région.

Une certidude pour l’agenda du candidat Thierry Burlot: il ne pourra pas comme prévu passer son permis bateau. Un autre challenge l’attend ces prochains mois : la pêche aux voix.

Thierry Burlot sera l'invité de 7 en politique ce vendredi à 19H15 et de Dimanche en politique à 11h25.

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