C'est la troisième liste « souverainiste » des élections régionales. "La Bretagne en héritage" se dit hors partis. Son objectif : plus d’autonomie pour la Région. Yves Chauvel, dirigeant d’une société d’audiovisuel sera la tête de liste. Entretien.
Vous êtes une émanation du mouvement "les volontaires pour la France" présidé par le Général Antoine Martinez. Ce dernier souhaite être candidat à l'élection présidentielle. Comment vous situer sur l'échiquier politique ?
Nous sommes "souverainistes", mais ne nous comparez pas au Général de Villiers, qui est finalement un libraire qui vend des livres. Le Général Martinez lui est un homme d'Etat. Il se conduit comme un homme d'Etat et il a une vision d'homme d'Etat.
Des dissidents du mouvement de Marine Le Pen ont rejoint votre liste. Etes-vous un allié naturel de Gilles Pennelle, candidat du Rassemblement National ?
Nous n'avons strictement aucun rapport avec le Rassemblement National. Nous sommes ouverts aussi bien à gauche qu'à droite. On ne peut pas comprendre la réalité si on est hémiplégique. Nous devons regarder à 360 °.
Vous souhaitez plus d'autonomie pour la Bretagne ?
Oui une autonomie la plus large possible. Nous prenons comme modèle des pays fédéralistes comme la Suisse, l'Espagne ou l'Allemagne.
Vous approuvez également l'idée d'une collectivité unique ?
Nous sommes pour la fusion des départements avec la Région. Il faut simplifier notre mille-feuille administratif. C'est une nécéssité.
Votre mesure phare est la création d'un fond souverain régional. A l'instar des 100 millions d'euros que vient de sanctuariser la région Rhône-Alpes- Auvergne .
Laurent Wauquiez n'a rien inventé. Je milite pour cette idée depuis des années. J'en ai vu tous les avantages en Californie où j'ai travaillé. En cela Singapour est aussi un modèle. Autrefois ville-état pauvre, le pays présente aujourd'hui un des niveaux de vie les plus élevés au monde.
En Bretagne, ce fond souverain pourrait être composé de capitaux privés et publics. Un exemple, l'accueil des migrants coûte à la région chaque année 91 millions d'euros. Et si cet argent venait plutôt financer le secteur du high tech et les PME. Ce fond souverain est pour moi la meilleure idée développée en France depuis 40 ans.
La question environnementale sera très présente durant la campagne. Votre programme prévoit la création d'un Parlement "éconologique". C'est à dire ?
C'est une mesure accessoire. Pour la transition écologique, il faut surtout raisonner en terme de rentabilité et d'efficacité. Regardez les éoliennes : elles produisent peu et posent beaucoup de problèmes. Un outil comme le barrage de la Rance est beaucoup plus pertinent.
Les mobilités sont aussi très importantes. Les lignes ferroviaires secondaires sont insuffisantes. Les routes ne sont pas bien entretenues. Hors les bretons doivent faire de plus en plus de kilomètres avec la Poste, les trésoreries et les hôpitaux qui ferment. Les services publics ne sont plus ce qu'ils étaient hors nous avons un taux de prélèvements obligatoires très important. Les dépenses montent. Les services baissent. Je suis pour un audit des finances publiques.
Vous êtes une petite liste. Pour être remboursé des frais de campagne, il faut atteindre la barre des 5% . Avez vous des moyens financiers suffisants ?
Nous n'avons aucun problème au niveau des fonds. Mais toutes les contributions sont les bienvenues.