Le parquet général de Rennes a formé ce lundi 18 novembre un pourvoi en cassation, après la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de remettre en liberté, vendredi, le militant altermondialiste italien Vincenzo Vecchi, interpellé cet été en Bretagne.
Vendredi 15 novembre, la chambre d'instruction avait fini par considérer "irrégulière" la procédure de notification du mandat d'arrêt européen de la justice italienne, qui avait condamné à 12 ans de prison Vincenzo Vecchi, pour des faits commis lors du sommet du G8 à Gênes en 2001. Une analyse juridique que conteste le parquet général.
Vincenzo Vecchi avait été arrêté le 8 août à Rochefort-en-Terre (Morbihan), où il travaillait comme peintre en bâtiment depuis de nombreuses années. Il a été remis en liberté vendredi dernier peu après la décision de la chambre de l'instruction.
Le dernier des "Black blocs en cavale", selon la justice italienne
En 2009, il avait été condamné à douze ans et demi de prison par la cour d'appel de Gênes "pour complicité de vol avec violence, incendie volontaire, complicité de dévastation et pillage, dommage volontaire et usage d'armes prohibées dans un lieu public" lors du sommet du G8 à Gênes en 2001, selon le parquet général.
Il faisait partie des "dix de Gênes", dix militants condamnés, souvent à des peines très lourdes, pour les affrontements du G8. Membre de la sphère "anarcho-autonome milanaise", recherché depuis juillet 2012, M. Vecchi était le dernier des "Black blocs en cavale", selon la justice italienne.
Irrégularité "partielle"
Vendredi la cour d'appel avait précisé que la décision sur l'irrégularité du mandat européen qui a motivé sa remise en liberté "n'affecte pas la régularité et la validité du mandat d'arrêt européen délivré par les autorités italiennes, mais uniquement la procédure de notification en France."
La cour avait en revanche jugé "sans objet" un second mandat d'arrêt européen portant sur une condamnation à quatre ans de prison pour des faits commis lors d'une manifestation contre l'extrême droite à Milan en 2006, Vincenzo Vecchi ayant purgé sa peine.
La décision de la cour d'appel de Rennes de remettre en liberté Vincenzo Vecchi avait été accueillie par des vivats de son comité de soutien. "C'est une décision juste", s'était félicitée Me Catherine Glon, une de ses avocates. "Cette procédure, depuis le début, était irrégulière, elle était aussi inexacte : les autorités italiennes avaient menti à l'État français en évoquant des décisions de justice qui n'existaient pas ou n'étaient plus exécutoires".