Investie vers 16 heures ce samedi 17 octobre par des militants qui réclament des solutions d'hébergements pour les familles exilées de Rennes, l'ancienne école maternelle de la rue du Faux-Pont a été évacuée dans la soirée, sans heurts. Le problème de la mise à l'abri des familles reste entier.
"On va vous demander de quitter les lieux".
Vers 20h ce samedi 16 octobre, le préfet d’Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier a fait procéder, à la demande de la maire de Rennes, à l’évacuation de l'ancienne école maternelle du Faux-Pont, investie depuis le milieu de l'après-midi par plusieurs familles éxilées et une centaine de militants mobilisés, pour que leur droit à un hébergement décent soit respecté.
Arrivée imminente de la police à #Rennes, où des familles à la rue ont trouvé refuge dans un bâtiment désaffecté. L’ordre d’évacuer a été donné par la maire de Rennes, la même qui disait en campagne “zéro enfant à la rue”. Ce soir encore, 41 enfant dormiront en tente
— Utopia 56 (@Utopia_56) October 16, 2021
Une évacuation dans le calme
"L’intervention, qui a duré 20 minutes, s’est déroulée dans le calme." précise un communiqué de la préfecture d'Ille-et-Vilaine. Prévenues de l'imminence de l'évacuation, la plupart des familles avaient choisi de quitter les lieux. Seules deux d'entre-elles avaient fait le choix de rester, résolues à tout essayer pour ne pas passer une nuit de plus sous la tente.
Les militants et les familles encore présentes sont finalement sorties de l'école désaffectée encadrées par les forces de l'ordre, sans heurts.
Une situation qui dure depuis plusieurs mois
Depuis le 20 juillet une soixantaine de personnes sont hébergées dans un campement de fortune au parc des Gayeulles, installé par les collectifs de soutien aux exilés de Rennes, faute de solution proposée par les pouvoirs publics. Des familles, des enfants très jeunes dont un bébé de huit mois, contraints de vivre sous des tentes, sans eau courante ni électricité.
Après l'évacuation des bâtiments de la rue du Faux-Pont à sa demande ce 16 octobre, la Ville de Rennes explique :"Depuis le début de l'été, les services municipaux sont mobilisés pour faciliter les conditions de vie sur le campement des Gayeulles, et la Ville de Rennes est en lien constant avec la Préfecture pour que des solutions d'hébergement soient proposées par l'État afin de mettre fin au campement."
Beaucoup de chiffres et peu de solutions
La municipalité déclare héberger chaque soir 950 personnes pour pallier la saturation du dispositif national d'hébergement d'urgence, affirme qu'elle n'est plus "en capacité, logistique et financière, de proposer des places supplémentaires", et "demande à l'État de mettre à l'abri les personnes sans hébergement".
De son côté la préfecture d'Ille-et-Vilaine s'est engagée à "étudier la situation de ces familles et proposer des solutions de mise à l’abri adaptées ainsi qu’un accompagnement social." Elle rappelle que "chaque soir, en Ille-et-Vilaine, l’État finance ainsi la mise à l’abri de 1 450 personnes, dans des dispositifs pérennes ou à l'hôtel ", pour un coût annuel de 10 millions d'euros.
Ce samedi 16 octobre à 22 heures, une des familles retournée au campement des Gayeulles a reçu un message du 115 (numéro d'appel gratuit qui permet aux personnes d'avoir accès à des places d'hébergement d'urgence) lui proposant une chambre d'hotel pour une semaine au Rheu. Elle y a immédiatement été conduite par les militants bénévoles.
Ce dimanche 17 octobre, huit autres familles se sont vu proposer des solutions d'hébergement provisoires.
Afin d'obtenir des solutions pérennes pour toutes les personnes exilées sans hébergement, l'inter-organisation de soutien aux exilés de Rennes appelle à un nouveau rassemblement ce lundi 18 octobre à 18h devant la mairie de Rennes.