Après avoir manifesté lundi 17 septembre, les salariés de Ouest-France, premier quotidien français, ont adopté mardi une motion de défiance à l'encontre de leur direction pour s'opposer au projet de réorganisation des rédactions du groupe, qui se traduirait notamment par 56 suppressions d'emploi.
"La motion de défiance a été votée, pour le moment, par 288 journalistes de Ouest-France (qui en compte 576, NDLR)", a indiqué à l'AFP Isabelle Bordes, déléguée syndicale CFDT, précisant que les signatures "continuaient à arriver".
Lundi 17 septembre, 200 journalistes en grève s'étaient rassemblés devant le siège du groupe Sipa-Ouest France, avant une rencontre avec la direction qui s'est avérée "infructueuse", selon les syndicats.
Les discussions ont été reportées au 1er octobre, date du début officiel du processus d'information-consultation du comité d'entreprise.
Une mutualisation des contenus qui ne passe pas
La direction du groupe envisage de "mutualiser" les contenus des quatre quotidiens du groupe (Ouest-France, Courrier de l'Ouest, Le Maine Libre, Presse Océan), aujourd'hui concurrents. Au total, cinq rédactions locales de Ouest-France doivent fermer, sans licenciement sec. "En fondant ce projet sur la mutualisation des contenus, les directions piétinent le principe du pluralisme des médias et engagent les quatre journaux dans une stratégie suicidaire", souligne le texte de la motion, qui regrette une absence de "développement d'envergure" et réclame le retrait du projet.
Selon Alain Guyot, délégué SNJ (Syndicat national des journalistes), l'appel à la grève lancé par l'intersyndicale SNJ-CFDT-GGT pour ce mardi a été "moins suivi", sans pouvoir fournir de chiffres. Les éditions de Ouest-France dans la Sarthe et la Mayenne ne sont pas parues, de même que Presse Océan, dont les journalistes étaient en grève et doivent se retrouver ce mercredi en assemblée générale.
Ce mercredi, dans un entrefilet en page départementale, le quotidien s'excusait auprès de ses lecteurs de ne pouvoir "proposer les chroniques habituelles" suite au mouvement de grève qui touche ses rédactions.