Toute la filière porcine, à l'exception notable des deux acteurs majeurs de l'industrie, s'est de nouveau retrouvée ce jeudi au ministère de l'Agriculture pour envisager la conclusion de contrats entre les différents acteurs, afin de sécuriser, sur la durée, les prix et les volumes.
Alors que ce jeudi le cours du porc au marché de Plérin, dans les Côtes d'Armor s'est fixé à 1,388 euro le kilo, en baisse de 0,2 centimes, une réunion au ministère de l'Agriculture rassemblait l'ensemble de la filière porcine, à l'exception de deux industriels majeurs du secteur, la Cooperl et Bigard. Aux yeux du ministre, Stéphane Le Foll, "la contractualisation (avec des acheteurs fixes, ndlr) peut être un moyen de sécuriser la marge du producteur face à la fluctuation des cours", une forme de garantie contre les "à-coups ingérables" du marché, confirme également le président de la Fédération nationale porcine (les éleveurs), Paul Auffray.
Un pacte pour sécuriser les prix et les volumes
Cette nouvelle réunion de deux heures trente entre l'élevage, l'industrie de l'abattage et de la découpe et la distribution s'inscrit dans la série de rendez-vous initiée par Stéphane Le Foll depuis le début de la crise de l'élevage cet été.
Pour le ministre, qui fera circuler ses propositions sur les différents types de contrats possible d'ici dix jours, il s'agit "de construire un pacte global pour la filière, qui puisse être discuté et signé par tous, afin de lui donner un objectif de long terme". Et de leur redonner confiance en "sécurisant" les prix et les volumes achetés aux producteurs. "Il faut trouver des mécanismes pour atténuer la volatilité des cours qui remet en cause la viabilité des exploitations" en cas de baisse, tandis qu'en cas de hausse c'est l'industrie qui est exposée, insiste-t-il. Il a ainsi souhaité la création de "caisses de sécurisation", "provisionnées quand tout va bien", pour partager les risques quand la situation se dégrade.
La filière perd 300 éleveurs par an
Le patron de la FNP rappelait à la sortie qu'un éleveur disparaît chaque jour: "On perd 300 éleveurs par an depuis cinq ans, la production a baissé de 10% en 10 ans, de 26 à 23 millions de têtes, quand elle continue de se développer chez les voisins européens". Pour Paul Auffray, la réunion a permis "de jeter les bases" de la discussion sur de futurs contrats " avec qui, à quel prix, sur quels volumes et quelle durée". Mais pour les éleveurs, prévient-il, le marché au cadran de Plérin, en Bretagne, qui fixe une référence nationale pour le prix de la viande de porc, "reste le socle de base pour élaborer les relations commerciales".