A deux jours de la table ronde organisée par le ministre de l'Agriculture afin de trouver des solutions à la crise du prix du porc, la Cooperl, l'un des deux gros acheteurs du Marché du Porc Breton à avoir boycotté la cotation, réclame ce samedi le retour à un marché libre et des mesures urgentes.
C'est par un communiqué que la Cooperl annonce la couleur avant la table ronde ministérielle consacrée au Marché du porc de Plérin de lundi. Et dès le début, la coopérative costarmoricaine réclame le retour à un prix de marché libre.
Moderniser les règles du marché du porc
Elle précise : "Un système de cotation est pertinent et libre s’il permet d’atteindre le prix d’équilibre entre une offre (les porcs proposés par les groupements de producteurs vendeurs) et une demande (les porcs achetés par les abatteurs). S’entendre pour imposer un prix plancher génère un risque perpétuel de "revente à perte" pour les abatteurs qui, en aval, sont exposés à une concurrence européenne pure et parfaite". La Cooperl a boycotté avec Bigard la cotation du Marché du Porc Breton (MPB) à deux reprise la semaine dernière. C'est l'un des principaux acteurs de ce marché qui fixe le prix de référence au niveau national. Elle demande que les règles de fonctionnement du MPB de Plérin soient modernisées, à savoir "la suppression de l’imposition d’un prix en deçà duquel aucune vente ne doit se faire et la vente forcée aux abatteurs en fin de marché (...) ".Selon Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP), contacté ce samedi après-midi, "la Cooperl veut retrouver les coudées franches pour maîtriser les prix".
Une autre rencontre avec le Ministre mardi
La Cooperl, invitée par le ministre à la table ronde, devrait y être présente ce lundi. Mais par ailleurs, dans son communiqué, la coopérative précise que mardi, Coop de France (qui représente les coopératives agricoles) et la Cooperl doivent rencontrer le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll pour "demander une nouvelle fois des mesures concrètes et urgentes visant à abolir les distorsions de concurrence intra-européennes qui minent depuis des années la filière porcine".Ils demandent la "mise en place d'une aide européenne d'urgence visant à dégager le marché intérieur de la surproduction conséquente à la fermeture du marché russe" et un allègement des charges sur le travail "pour retrouver une compétitivité face au travail détaché auquel ont recours à grande échelle les opérateurs allemands".
Reste donc à savoir quelles avancées seront obtenues suite aux réunions de lundi et de mardi pour débloquer cette nouvelle situation de crise qui dure depuis lundi dernier sur le marché du prix du porc.
Paul Auffray espère que la Cooperl ne se contentera pas de faire de la "figuration" lors de la table ronde de lundi avant de "négocier seule" avec le ministère de l'agriculture le lendemain.