Le 10 octobre 2010, Pierre Tarance, 27 ans, joueur du RC Vannes, était très grièvement blessé lors d'un match contre Limoges. Fracture des cervicales. En fauteuil depuis 5 ans, le Vannetais a porté l'affaire de ce plaquage "dangereux" devant la justice.
Ce 15 octobre dernier au tribunal correctionnel de Vannes, Pierre Tarance, l'ancien 3/4 centre, retrouvait le Fidjien Alowesi Nailiko, celui même qui 5 ans plus tôt, lors d'un match entre le Rugby-club de Vannes et Limoges, le plaquait lourdement. Soulevé, le Vannetais retombait sur la tête. Un plaquage aux conséquences terribles : le rugbyman est depuis ce jour tétraplégique.
S'en suivra pour Pierre Tarance des séjours au centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape à Ploemeur dans le Morbihan. Des centaines de séances de kiné et des mois de travail acharné pour retrouver une partie de sa motricité, un nouvel équilibre et un moral.
Un plaquage jugé "dangereux"
Le rugbyman avait rapidement déposé plainte suite à "l'accident". Lors du procès d'octobre dernier, il a demandé que la responsabilité pénale du Figjien soit reconnue, au delà de la faute sportive. "Je ne suis pas tombé la tête la première par l'opération du Saint-Esprit", estime Pierre Tarance. "C'est un dixième de seconde qui a tout changé dans ma vie. Aujourd'hui, je suis dans mon fauteuil, je ne bouge plus" rapporte le Télégramme.Le tribunal doit donc déterminer si les blessures involontaires commises par le Fidjien constituent une infraction pénale. 5 des 6 arbitres mandatés par la Fédération française de rugby pour analyser les images vidéo du match avaient conclu à un plaquage dangereux. Les images montrent en effet, que Pierre Tarance a été soulevé et est retombé sur la tête, le coude du Fidjien retombant sur sa nuque. Des conclusions d'abord cachées par la fédération. Dans un courrier envoyé au joueur, elle assurait qu'aucun n'avait conclu à une faute. Pierre Tarance, comme sa mère ont tenu à dire à la barre que ce procès n’existait que parce "la Fédération française de rugby n’a jamais voulu admettre la faute, ni prendre aucune sanction disciplinaire. Et qu’elle a même exercé des pressions pour que nous retirions notre plainte".
Parmi les 3 experts mandatés par le juge d'instruction pour analyser la phase de match, l'un parle de faute et de retournement illégal, les deux autres considèrent que c'est le résultat d'un effet de groupe, version avancée également par l'avocat du prévenu.
Relaxe demandée
"Je ne peux pas démontrer une infraction pénale, car il y a trop de doutes", en a conclu le procureur qui a plaidé la relaxe. Au tribunal, le Fidjien a demandé pardon à Pierre Tarance : "Je ne pensais pas qu'on en arriverait là et qu'il serait handicapé".La décision, devrait être rendue ce jeudi 7 janvier.